Sommaire
Remerciements
Introduction
GENERALITES
Situation géographique de Sambava
Bref historique de Betsimisaraka
Etymologie du mot Betsimisaraka
Définitions de tradition et Rasa
Hariagna
I-LES PHASES PREPARATOIRES DE LA PARTAGE DE BIENS
1-La réunion des
familles organisatrices
2-La répartition des dépenses
3-La
consultation de Devin-Guérisseur
4-L’invitation aux assistants
de la cérémonie
5-Les participations des
invités
II-LES PREPARATIFS DE LA CEREMONIE DE
PARTAGE DE BIENS
1-Le rituel de dépôt de vêtements
2 Le veille et le cœur de la cérémonie
3-Les invocations
sacrées
4-Le repas sur l’autel et collectif
5-La clôture du rite : (l’accrochage de
bucrane
6-Le retour au village
III-LES RAISONS DE LA PRATIQUE ET SES
VALEURS COUTIMIERES
CHEZ LES BETSIMISARAKA SAMBAVA
CONCLUSION
TABLES DES MATIERS
BIBLIOGRAPHIE
REMERCIEMENTS
Ce
mini-mémoire est arrivé à ce stade grâce
aux soutiens et aux aides qui m’ont été offert.
J’adresse mes remerciements aux personnes qui
m’ont aidé à la réalisation de ce livre.
C’est pour cette raisons que j’exprime mes gratitudes
envers :
·
Dieu, Le Tout puissant, qui m’a donné la vie, la
connaissance, la santé et la force à la
réalisation de ce fruit de mes recherches,
·
Je tiens à exprimer toute ma reconnaissance à
notre professeur responsable, Monsieur le professeur JAOVELO-DZAO Robert, notre aimable et
impeccable professeur d’Anthropologie culturelle, de m’avoir donné
l’opportunité et le choix de réaliser ce
gigantesque travail. Je le remercie de m’avoir encadré,
orienté, aidé et conseillé,
·
J’adresse mes sincères
remerciements à tous les professeurs, intervenants et toutes les personnes qui
par leurs paroles, leurs écrits, leurs conseils et leurs critiques ont guidé
mes réflexions et ont accepté à me rencontrer et répondre à mes questions
durant mes recherches,
·
Je n’oublierais jamais de remercier Monsieur TOTOMARIVARIO
Alex, notre chef de département
d’études des langues appliquées, de nous avoir accordé l’accès au laboratoire des langues,
·
Je ne sais pas comment exprimer mes gratitudes envers mes chers
parents et mes familles qui m’ont soutenu financièrement et moralement tout au
long de mes études. vous avez tout sacrifié pour vos enfants
n’épargnant ni santé ni efforts. Vous m’avez donné un magnifique modèle de
labeur et de persévérance
·
Je tiens à remercier également mes informatrices, MARIE
Julette et TOBAVY Kalo de m’avoir aidé des volumineuses informations sur la
recherche des documents afférents pendant les enquêtes sur terrain de cet
énorme travail,
·
J’adresse aussi mes vifs remerciement à tous mes
collègues du niveau « D »
d’étude Anglo-américaine pour leurs
soutiens durant mes recherches,
·
Je tiens enfin à remercier à ceux qui m’ont aidé de loin ou
de près.
·
Je n’arrive pas à réaliser ce travail sans vos aides que j’ai
mentionné ci-dessus, vos aides inconditionnels m’ont permis d’achever ce
travail.
INTRODUCTION
Malgré la propagation des religions Chrétiennes qui fanent les différents rites à nos jours, la culture traditionnelle reste à pratiquer et avoir sa grande place presque partout dans
les quatre coins du monde. Ce dernier reste au cœur de Malgache. Madagascar est
parmi l’un des pays qui valorise et adhère cette dernière. Mais ce rituel varie
d’une région à l’autre. Cette croyance a des raisons bien spécifiques et des
significations dans leur vie courante. La plupart des Malgaches croient qu’ils
auront une autre vie après sa mort, c’est-à-dire la vie au-delà ou la vie éternelle.
Donc, il est mieux de se préparer la vie au-delà depuis sur cette terre. La vie
des êtres humains ne se termine-t-elle pas dans le monde terrestre. Cette continuité
demande certaine collaboration corrélative de la part des
morts et des vivants. Là, il existe deux sociétés: la société des vivants
et celle des
morts. Il y
a une relation selon laquelle,
comme les êtres humains, les morts ont besoin des
choses. Par exemple, les vivants apportent, pour les morts à la tombe, du
tabac, des objets
auxquels le mort
accordait tant d’importances. C’est
la raison pour laquelle
les Malgaches pratiquent
des rites d’intégration
pour marquer cet rapport de la continuité de la vie afin
de pouvoir se réconcilier avec les
ancêtres. En général, pour connaître la vie des paysans
malgaches, il faut saisir leur structure sociale. Cette dernière joue un rôle
considérable dans leur vie. En tant qu’être social, il est difficile pour
l’homme de vivre en marge de société. Le Malgache croit que l’homme peut vivre
éternellement dans celle-ci. Nous pouvons comprendre cette phrase par une
citation célèbre de Platon qui convient aussi fort bien à la définition aristotélicienne
de l’homme : « L’homme c’est l’esprit ». L’homme est essentiellement esprit et
dont le corps n’est qu’un simple porteur dans la mesure où quand il sera mort, l’esprit
s’en détache pour rejoindre la vie de l’éternité. Dans la
région betsimisaraka comme Sambava, ces
rituels gagnent toujours leurs importances. Dans cette perspective où s’inscrit
notre thème de recherche intitulé : ‘’LE RASA HARIAGNA ‘’ ou le
partage du bien. Le rasa hariagna peut s’écrire en deux mots ou en un mot
malgache comme j’ai écrit juste au-dessus d’après l’information que nous
avons fournit: rasa qui veut dire partage, Hariana : bien ou richesse.
L’accomplissement de la cérémonie du rasa Hariana est si important pour que les
habitants puissent assumer leur vie avec réussite, sinon cette vie se
transforme en catastrophe. Ce rituel peut avoir lieu cinq ans après la mort. La
pratique de cette dernière permet ses descendants d’avoir la bénédiction venant
de ses ancêtres. Dans le cas où la famille qui devait faire ce rite ne dispose
pas encore de moyens, le défunt en question peut attendre. Actuellement,
cette cérémonie rituelle de partage de bien se fait de plus en plus rare par
rapport au demi-siècle passé. Quel est le facteur de cette régression ?
Certains gens pensent que cette dévalorisation a des liens à la cherté de la vie. Certes que l’abandon de
ce coutume centenaire peut produire tant
de problèmes dans la vie sociale. Face à ces problématiques, de nombreux descendants de Betsimisarakais qui
croient à sa nécessité dans leur vie
continuent à la pratique de ce rite. Mais d’autres gens se positionnent sur la
question de la religion. Le Christianisme critique la pratique de cette
dernière. D’après eux, la pratique de cette coutume est parmi l’un des grands
opiums de la religion et aussi l’un des gaspillages
irraisonnés. Pour analyser ce sujet, nous allons diviser le présent mini-mémoire
en trois parties. La première partie est intitulée : ‘’ la préparation du
rituel de partage de biens’’ dans laquelle nous expliquerons les différentes
étapes à la phase préparatoire de ce rite. Ensuite, dans la deuxième
partie de notre travail, nous
aborderons les préparatifs de
la cérémonie, les
invocations sacrées (le jôro) et
la clôture de ce rite. Et enfin, dans
la troisième partie,
notre travail consiste
à dégager la raison de la pratique et ses valeurs
coutumières chez les Betsimisaraka Sambava.
SITUATION GEOGRAPHIQUE DE LA VILLE DE
SAMBAVA
La ville de sambava est située dans le
cote nord Est de la grande ile, plus précisément entre le district de Vohémar
et Antalaha. Sa situation géographique qui la met au centre des 3 trois villes
telles qu’Antalaha, Vohémar et Andapa. Cet avantage géographique facilite son
élection comme chef-lieu de région de SAVA. De son nom, le suffixe ‘’BAVA’’ est
le jeu de mots qui vient de dialecte régional :’’Sambava, izay tsy
mahay mitam-bava’’. Littéralement, Sambava, ce qui ne sait pas touche sa bouche
avec ses mains en exprimant l’étonnement de sa beauté, cela veut dire que sa
beauté rend surprise de nombreux visiteurs qui n’ont jamais connu et n’ont mis
ses pieds de cette ville paradisiaque lors de son passage. Cette ville unique
est une ville cosmopolite.
Ce
district abrite tous les citoyens des diverses nationalités du monde entier
ainsi que les 18 ethnies natifs de la grande ile. Plus de 80% des populations
qui peuplent cette ville sont de
Betsimisaraka. Elle est connue comme première ville productive de la vanille et
aussi de coco. Ce district a une première qualité de la vanille mondiale
derrière Brésil. Il est considéré comme capital de la vanille derrière le
district d’Antalaha. Généralement,
plus de 75% des peuples Sambaviens sont des agriculteurs comme ce district est
doté d’une terre productive ainsi que des richesses naturelles.. Aussi, le
Betsimisarakais de Sambava est polythéiste. Malgré sa population pratique le
culte ancestral, ce n’est pas veut dire qu’elle est athéiste. Il y en a des
Chrétiens avec des différentes religions. Comme son caractéristique, le
Sambavien a de bonne hospitalité de son visiteur. Sa température
varie entre 26 °C, et vent souffle à 24 km/h avec 61 % d'humidité Actuellement, sa
population est à peu près de 60000. L’agriculture et l’élevage est la principale source de vie de la
population locale.
BREF HISTORIQUE DE BETSIMISARAKA
Le Betsimisaraka est l’une des 18 ethnies de Madagascar,
qui occupent la majeure partie du littoral oriental de l'île, depuis la région
de Mananjary au sud, jusque
dans celle d'Antalaha au nord. Comme les Sakalava de la côte ouest, les Betsimisaraka
constituent un regroupement de plusieurs communautés que les circonstances
historiques ont unifié à l'intérieur d'une même dénomination. Ce regroupement a
été qualifié de confédération, dans la mesure où il ne se réalise pas dans le
but d'élire un seul et même homme à sa tête, mais de créer des alliances
économiques et politiques entre les différentes communautés qui la composent.
Ces alliances sont nécessaires au bon fonctionnement de ces sociétés car le
contexte de cette région au XVIIIe siècle, façonné par des échanges
commerciaux importants entre européens et malgaches, pouvait déstabiliser leurs
organisations. Au XVIIIe siècle, Madagascar a de nombreux
contacts et des échanges avec les étrangers, principalement sur la côte
nord-ouest et la côte orientale de l'île. Cette économie concerne divers
produits comme le riz, le bétail, les écailles de tortues, et autres, mais elle
se concentre principalement sur le commerce d'individus. C'est au XVIIIe siècle
que la traite esclavagiste prend son véritable essor, principalement impulsée
par la demande de main d'œuvre croissante des nouvelles colonies, pour
travailler dans les plantations. Pour autant il faut savoir que la traite des
hommes existent depuis plusieurs siècles; depuis les premières migrations
austronésiennes et africaines, entretenus ensuite par les musulmans de la côte
est africaine et poursuivis par les européens dès le XVIe siècle
empruntant la route des Indes. Ils faisaient escale à Madagascar pour se
ravitailler, se reposer et par la même occasion emmener des hommes à bord, qui
sont ensuite revendus ou gardés par les équipages. Il faut prendre en compte
que le contact avec les étrangers est déstabilisant car il est de nature
purement économique. C'est-à-dire que les traitants européens (soit les
négriers, soit les marchands en général) n'hésitaient pas à créer des tensions
et même des conflits entre les différentes communautés, afin qu'ils se fassent
la guerre, fassent des captifs, pour leur être ensuite revendus; il
n'intervient ici aucune humanité. La demande d'esclaves étant en pleine
expansion au XVIIIe siècle,
elle menace les sociétés malgaches et provoque de nombreuses tensions entre les
différentes communautés du pays. Les communautés en sont déstabilisées et
divisées au moment où les structures politiques se morcellent peu à peu,
c'est-à-dire à partir de la fin du règne de Ratsimilaho.
Ratsimilaho est un chef mulâtre qui a réussi rallier les
communautés de la majeure partie de la côte est de Madagascar, sous une même
dénomination: Betsimisaraka, c'est-à-dire ceux qui ne se séparent jamais, ceux qui restent
solidaires. Ce ralliement va permettre de pouvoir faire face et gérer les
échanges avec les européens, sans qu'ils ne perturbent complètement ces
populations.
ETYMOLOGIE
DU MOT BETSIMISARAKA
Le nom Betsimisaraka
peut être divisé comme suit : be-tsy(i)-misaraka.
Généralement, il est composé de : -be un adjectif qui signifie immense ou grand
- tsy l’adverbe ne…pas etc .
-misaraka qui signifie se séparer
L’ensemble de ces trois mots donne le
nom Betsimisaraka qui veut dire les nombreux qui ne séparent pas mais restent
toujours ensemble dans la vie quotidienne. Historiquement, cette région est
l’un des premières régions habitées de Madagascar pendant la quelle l’écriture
n’existait pas encore. L’oral était le seul moyen utilisé comme outil de
communication et de l’éducation.
Actuellement, cette ethnie est devenue
l’une des larges ethnies de la grande ile. On peut trouver cette dernière dans
les quatre coins de nos pays. Son expansion développe selon l’espace de temps
qui existe. Elle tient une place importante dans la société Malgache à ère actuelle.
Cette importance lui qualifie dans la classe de 18é ethnies qui existent à
Madagascar. Le pays Betsimisaraka s'étend sur environ 72 000 km2 pour une population approximative de 1
million et demi d'habitant qui sont répartis sur 15 chefs-lieux. Les Betsimisaraka
sont sédentaires et sont pour la plupart des agriculteurs et des pêcheurs. Les
agriculteurs pratiquent l'agriculture sur brûlis (le tavy) depuis des temps ancestraux.
DEFINITIONS
Pour commencer, il nous faut de
définir ce qu’on entend par le Rasa Hariagna et la tradition. Tout d’abord,
la tradition, c’est l’ensemble de tout ce qui a été créé et respecté par les
ancêtres, que leurs descendants peuvent, voire doivent respecter parce que le
non-respect de cette tradition laisse l’individu en marge de la société et peut
lui créer un malheur un jour. Prenons donc quelques exemples de traditions :
religion ancestrale, coutumes et rites de Betsimisaraka, respect d’une structure
traditionnelle, respect de divers tabous. Même s’il y a pénétration et la
dynamique de plusieurs civilisations étrangères dans le district, la religion
ancestrale n’est pas encore effacée parce que presque tous les habitants l’y
observent encore jusqu’à ces jours. Les gens vouent le culte à leurs ancêtres
par l’intermédiaire du pied de grand arbre, pierre sacrée, les tromba, partage de biens, tenue
de promesse, circoncision et l’exhumation. Ils sont considérés comme des
divinités auxquelles les habitants s’adressent dans leurs invocations pour
avoir la bénédiction des esprits supérieurs ; la profanation de ces êtres ou
objets entraîne souvent des malédictions, rend la vie de fautives problématiques,
pouvant rapidement déboucher sur leur mort. Les traditions et coutumes exigent
que les morts reçoivent aussi leur part de l’héritage. Ainsi, on offre un bœuf
à un individu un ou deux ans après sa mort. Cette pratique s’appelle rasahariaña, littéralement
« partage de richesse ». On sacrifie un (01) ou quelques bœufs et on organise
une grande cérémonie au moment de l’exhumation d’un mort. Ayant admis
l’immortalité de l’âme
humaine, les Malgaches avaient pratiqué le culte de leurs
Ancêtres. La mort ne signifie nullement une dissolution totale. Durant sa vie, l’homme travaille non
seulement pour avoir tout ce dont il a besoin mais aussi pour préparer sa mort. Accéder au
monde des ancêtres n’est pas une chose facile. Il faut bien s’y préparer. C’est
pourquoi nous dépensons beaucoup concernant les cérémonies ancestrales y
compris le rituel solennel de partage de biens. Des
différentes versions nous ont été données lors de nos enquêtes et sur nos recherches à
propos de la définition de ce rite. D’après nos informatrices, MARIE
Julette et TOBAVY Kalo résidantes de
Diego actuellement d’origine de la région SAVA, le partage de bien est définit comme ‘’la commémoration de défunt de la part
de vivant’’. Avant
d’expliciter ce terme, dans son livre intitulé Essai de philosophie
betsimisaraka, sens du famadihana, E.R. MANGALAZA l’écrit en deux
mots« Rasahariaña »17. Quant à Fulgence FANONY, dans le Fasina, dynamisme social être
cours à la tradition, il écrit ce terme en un seul mot : «Rasahariañ». Lors de nos
enquêtes sur terrain, nos informateurs semblent le prononcer en deux temps
comme si c’était écrit en deux mots. Littéralement,
ces deux mots peuvent avoir leur traduction, tout d’abor, « rasa » qui veut
dire« part » et hariaña, signifie la « richesse » (les biens). Le sens de ces
mots « rasa hariaña », c’est le partage de biens pour le défunt dans ce sens
que c’est lui qui va recevoir sa part de richesse. Selon Fulgence FANONY:« La
signification exacte de ce sacrifice réside dans l’analyse du mot Rasahariana lui-même. En
effet, le mot est composé de Rasa=part et hariana = richesse
(prononcé hariagna dans le dialecte betsimisaraka). Il n’est pas le futur
du verbe manary (jeter) comme on a tendance à le croire.
En effet, en dialecte betsimisaraka: hariagna, futur du
verbe jeter se prononce et s’écrit de la même façon que hariagna (richesse). Il
s’agit donc ici de la part de richesse que l’on donne et qui met en communion
avec le mort et non d’une part que l’on jette pour se débarrasser du mort. Le mort
n’est pas un oublié, un absent mais bien un présent envers qui on a des devoirs
d’amour. Ce sacrifice guidé par l’amour, l’est aussi et surtout par la fidélité
à une coutume ancestrale et par crainte. Le prêtre lui-même avoue ignorer
l’origine de ce coutume mais il en appelle le devoir : (il faut donner au mort
sa part de richesse et le pleurer).
Par
contre, Concernant le sens littéral de ces mots, surtout le mot hariaña, il y a une difficulté pour nous
qui ne vivons pas cette tradition. Car avec ce mot, selon le dialecte local,
nous pouvons avoir deux traductions différentes : hariaña (en malgache officiel « harena ») qui veut dire richesse et hariaña (mot de la même famille de mañary, nariaña) qui signifie jeter. Mais ici,
nous adoptons le sens de hariaña qui signifie «
richesse ». C’est cette dernière qu’on va donner au défunt. Si nous posons une
question aux organisateurs sur le type de ce rite, il répond souvent : « Nous
offrirons la part de richesse au feu untel »,( Izahay hañome rasa hariaña i Riano.).Tant que ce
rituel solennel n’est pas accompli, aucun des descendants n’a le droit de
prendre la part qui lui revient à titre permanent car le partage de biens entre
les héritiers ne peut s’effectuer qu’après avoir donné celui du mort. D’après
nos intermédiaires, il parait que ce n’est pas tout le défunt qui bénéficie de
cette part de richesse. Les enfants morts à moins de quinze ans, n’en
bénéficient pas. Ce rite est destiné à ceux qui ont bien agi pendant leur vie
sur terre et ont laissé de biens durables Car ils sont encore dépendants, ce
sont leurs parents qui les prennent en charge. Les gens qui sont irresponsables
et inadmissibles au sein de la société ne bénéficient pas ce mythe. Ce mythe
généralement est pratiqué dans la zone rurale Betsimisaraka Sambava ainsi que
les Tsimihety d’origine SOFIA habitant Sambava. La fréquence de la pratique de
cette croyance est très faible à l’heure actuelle. Peut-on dire que cette
tradition ancestrale est dédiée au peuple dans la zone rurale ? Malgré
cela, cette culture reste au cœur de la population dans la société Sambavienne.
I-LES PHASES PREPARATPOIRES DE PARTAGE DE
BIENS
1- LA REUNION DES FAMILLES ORGANISATRICES
Comme tous les
autres grands événements, pour que la cérémonie se passe bien, il est
nécessaire de prendre le temps de la préparer. Rien ne se produit par hasard,
si ce mythe est mal organisé, c’est la famille même qui va subir les
conséquences comme la honte, le
mécontentement de ce lui qui va recevoir leur part de biens. A l’inverse, le
défunt bénéficiaire a de grande joie et
de considérable honneur. Face aux problèmes qui vont se produire en cas de
divagation de la préparation, la famille doit respecter quelques étapes
nécessaires à suivre avant de faire ce culte ancestral. Contrairement aux rites
funèbres, le rituel de partage de biens pour le défunt se prépare longtemps
l’avance. Ici, ce sont leurs descendants qui organisent et décident la date de
la cérémonie. Tandis que pour la veillée
funèbre, personne ne la préparera à l’avance, parce qu’on ne sait pas la date
de la mort d’une personne. S’il existe une courte réunion des proches de
famille du mort, c’est juste pour décider de l’endroit pour l’enterrement.
Alors, la faille doit se réunir en décidant ensemble la date pendant laquelle
cette cérémonie doit être fixée. Cette réunion familiale doit se centraliser
non seulement à la date, tous les processus nécessaires ainsi que les dépenses
en charge de la famille à la réalisation
de cet événement mythologique. Des réunions de la famille sont nécessaires pour
le bon déroulement de l’événement. Il s’agit d’une préparation collective à
laquelle tous les membres de la famille concernés participent. La première
convocation à la réunion a lieu trois mois avant la saison des cérémonies
rituelles (de juin en septembre), toute la famille est déjà informée. Ici,
l’homme choisit la date de la cérémonie, la mort n’est plus alors vécue comme
un événement surpris mais comme un événement organisé, un événement décidé à
l’avance dans lesquelles vivants ont leur mot à dire. Pendant ces différentes
réunions que les membres de la famille fassent la planification générale de ce
rite. D’après nos informatrices, ce culte ancestral doit avoir le lieu entre
mois de Juin et Septembre. Elles n’arrivent à bien expliciter pour quoi la date
de ce rite doit fixer entre ces mois. Mais elles ont souligné que ces mois sont
des moments favorables sur cet événement. Lors de ces explications, nous ne
faisons que suivre les idéologies et les croyances de nos ancêtres en suivant l’espace
de temps qu’ils ont choisit et fixé comme le moment propice à la cérémonie de
ce culte. La perfection de la cérémonie dépend donc l’organisation faite par
les familles organisatrices.
2-LA REPARTITION
DES DEPENSES
Pour éviter le désordre, la famille directe
de défunt doit prendre en charge toute planification. Cette organisation doit
se concentrer non seulement à la date de cette cérémonie mais aussi les
partages des taches. Lors des réunions familiales, les membres des familles
doivent désigner des responsables de toutes commissions existantes. Les
premiers responsables de toutes les dépenses sont les descendants directs du
défunt. Dans le cas où le défunt n’a pas d’enfant ni naturel ni adoptif, le
partage de biens est à la charge de ses frères et ses sœurs. Si c’est le cas
d’un veuf, ses proches doivent l’aider ou vendre une partie de ses biens pour
avoir assez d’argent en vue de la préparation du rituel. Cette commission doit
s’occuper tous les dépenses qu’il faut à la réalisation de ce rite pour que
cette tradition ait lieu à la date donné. Comme elle un affaire familial,
toutes les familles sont en charges et responsables à l’accomplissement de
cette dernière. Tous ceux qui sont déjà majeurs, même s’ils sont encore
dépendants de leur aînés ou leurs parents, possèdent chacun la responsabilité et
y participent selon le consensus pris par toute la famille lors de sa réunion.
Dans ce cas, la répartition des dépenses peut être inégale. Si le défunt n’a
qu’un enfant, ce dernier est le seul responsable du rituel de partage de biens
pour son défunt parent. Il peut quand même recourir à ses oncles ou ses tantes.
Comme il a été dit plus haut, d’autre possibilité pour réaliser ce rituel,
l’intéressé doit vendre une partie de biens laissés par le défunt. Dans son
calcul de dépenses, l’organisateur ne compte pas les participations apportées
par le voisinage. C’est ainsi que tout le monde sort satisfait du bien
sacrificiel. Généralement, les assistants, surtout les femmes, emportent en
rentrant le reste du repas et de la viande. Comme tous les autres grands
événements, les dépenses doivent être à la charge de celui qui va bénéficier de
ses vœux. Mais ici, les familles de défunts doivent s’occuper toutes charges
même qu’ils estiment d’avoir des aides
venant de ses voisinages ainsi que ses invités. Pendant la cérémonie de cette
dernière, les familles doivent acheter quelques choses qui s’associent à la
nécessité à la réalisation de cette tradition afin qu’ils respectent le bon
déroulement de ce culte ancestral. Pour faire un rituel festif que ce soit le
rituel de tenue de promesse, que ce soit le rituel de bénédiction d’un village
ou le rituel de partage de biens pour le défunt, il faut respecter strictement
les trois besoins suivants : d’abord, le zébu à sacrifier, c’est le plus important
parmi toutes les dépenses; ensuite, le riz pour nourrir les assistants et,
enfin, les boissons alcooliques, en particulier la bière artisanale de canne à
sucre, betsabetsa autrement dit appelé «Toadrazana», (litt. boisson des ancêtres).
Dans un rituel de partage de biens pour les ancêtres, une dizaine de
dames-jeannes de bière de canne à sucre est nécessaire, et doit être achetée
avec la cotisation familiale, per capita des adultes car les mineurs ne paient pas. Ces dépenses sont
aux charges de famille directe de défunts. En cas de défiances de ces moyens,
il lui faut de reporter la date jusqu’à ce qu’il trouve des moyens nécessaires
à l’accomplissement de ce rituel.
3-LA CONSULTATION DE DEVIN-GUERISSEUR
Après avoir fait de réunion en accordant des
dates ainsi que les dépenses qu’il faut à la réalisation de partage de bien, la
famille directe de défunt entre en troisièmes étapes de son parcours. Même
qu’on dit que le partage de bien est une affaire familiale des vivants envers
des défunts, ce dernier doit respecter
la loi ancestrale. Même si la famille a déjà fixé des dates ainsi bien
reparti les dépenses, il lui faut de consulter le Devin-Guérisseur d’accorder
ou valider la date favorable de cette cérémonie. Dans toute la vie des
Malgaches, paysans ou citadins, riches ou pauvres, le recours aux devins
guérisseurs est encore fréquent. Leurs actions ne concernent pas uniquement la
société rurale mais elles intéressent aussi les citadins. Qu’il s’agisse des
chômeurs pour trouver un emploi, de l’ouvrier pour ne pas perdre son emploi et
aussi bien des politiciens pour maintenir le plus longtemps possible leurs
privilèges, ils sont tous intéressés aux« miracles » produits par le
devin-guérisseur. Pour la société rurale, avant tout acte à grande importance,
que ce soit du travail (le défrichement des champs pour la culture de riz) ou
des cérémonies rituelles; les villageois font toujours appel aux devins pour
écarter les dangers qui pourraient survenir. Les devins jouent à la fois le
rôle de médecin et celui de conseiller. Les plus consultés sont les possédés de
tromba et les voyants par la
Géomancie. Il faut aussi avoir
les avis des défunts à qui est destiné le sacrifice. Alors, le seul moyen de se
communiquer avec eux, c’est d’aller chez les tromba, le géomancien ou les autres devins. Si le défunt en
question s’est déjà réincarné dans une personne, la famille peut se communiquer
directement avec lui par le biais d’une transe provoquée. Dans ce cas,
l’organisateur profite de l’occasion pour lui annoncer la décision des vivants,
c’est-à dire le rituel de partage de biens. Il pourra, à son tour, informer la
communauté des morts et demander leurs avis sur la date choisie. Quand cette
dernière est acceptée par les ancêtres, il n’y a qu’à accomplir le rite. Ce
n’est pas seulement la validation de la date de la cérémonie qu’on attend du
devin-guérisseur mais d’autres choses encore, comme la préservation des dangers
qui pourraient survenir ce jour, des objets interdits à apporter aux lieux de
sacrifice, etc. Il est nécessaire de connaître tout cela pour mieux contrôler
le rituel de partage de biens pour le défunt. Si les défunts ne sont pas
d’accord avec le jour désigné, ils se manifestent sous forme de songe à l’un
des membres de la famille qui est généralement le doyen de la famille comme le
mentionne Jean POIRIER : « Ce qu’il faut souligner, c’est que ces âmes sont en
relation avec le monde des vivants et se manifestent par l’intermédiaire des
rêves. C’est le mort qui voudra dire ou avoir dont il a besoin qui manifeste
dans le rêve. Dans intervention, MARIE Jullette a dit presque la même
chose : ‘’Avant de faire cette tradition, il faut que la famille consulte
l’avis de Devin-Guérisseur ainsi que le Doyen au sein de la famille pour que la
date soit validée’’. Cette étape peut garantir la perfection à la réalisation
de cette coutume ancestrale qui est
typique pour la grande ile.
4- L’INVITATION
AUX ASSISTANTS DE LA CEREMONIE
Lorsque toutes les tâches sont
réparties, la date est fixée définitivement, le zébu à sacrifier est déjà mis à
la disposition de l’organisateur, on procède aux invitations des assistants.
Les hommes à inviter sont généralement les membres de la famille, l’alliance et
les voisins des villageois à proximité.
Comme toutes les cérémonies de fête, la cérémonie de rituel festif requiert une
invitation pour que les assistants viennent nombreux. La différence c’est que
les invitations à cette dernière ne sont pas mises dans des enveloppes. Elles
sont verbalement prononcées par les spécialistes d’un discours d’invitation
désignés à cette occasion. Ils peuvent être des adultes, vieux ou vieilles, des
jeunes (garçons ou filles), à condition d’en être compétents. Les familles les
plus proches de l’organisateur doivent être invitées les premières. Ce sont des
frères, des sœurs et des parents, du côté paternel et maternel du défunt qui
recevra l’offrande avec leurs descendants.
En effet, elles doivent aider la famille
organisatrice. En plus, quelques personnalités qui joueront des rôles dans ce
rite tels que le gardien du tombeau familial, l’officiant ou l’invocateur, le
porte-parole, etc. Après les « Garants du village » doivent aussi inviter avant
le Fokonolona. Ces catégories de personnes
seront invitées au moins un mois avant le rite pour qu’ils puissent se préparer
pour mieux accueillir les invités. Les jeunes gens et les jeunes femmes peuvent
participer à la tâche d’inviter les voisins pour ne pas épuiser les parents et
leur permettre de s’adonner à d’autres tâches. En arrivant aux invités, les
inviteurs disent pour quoi sont-ils venus. Après avoir terminé sa raison de présence sur le lieu des
invités, l’interlocuteur essaie de
reformuler tous les mots que les inviteurs ont dits, il doit s’excuser en cas
d’oublier quelques mots que les inviteurs aient dit. Selon la sagesse
betsimisaraka, son interlocuteur écoute attentivement et enregistre ce qu’a dit
l’hôte.
Voici un exemple de discours
d’invitation prononcé par MARIE Julette,
notre informatrice de 68ans : « Eh oui ! Si nous sommes venus chez
vous, en plus de la visite qui a toujours d’autres motifs, nous sommes des
envoyés des vieux de chez nous. Nous allons accomplir des rites. Aller cueillir
des feuilles sacrées qu’une seule personne ne peut avoir. Nous vous invitons à
venir assister au partage de biens pour un tel qui aura lieu le samedi
prochain. Alors si nous sommes venus ici chez vous, c’est pour vous informer.
Il faut que vous en soyez tous informés.
A son tour, quand ce dernier a terminé
son discours, il prend la parole. Il répète d’abord mot par mot ce qui a été
dit, en ouvrant son discours par « D’après ce que vous avez dit : Dans le
cas où il ne se souvient pas de tous les mots prononcés, il doit s’excuser en
disant : « La parole, dit-on, est comme la toile d’araignée géante : il n’y que
son auteur qui peut la produire et la parcourir point par point.
Si je ne réussis pas à reprendre tout ce que
vous avez dit, ce n’est pas par manque de respect à votre égard. » Puis l’hôte
termine sa parole en répondant à son visiteur : « Eh oui ! Nous sommes
informés. Que notre santé soit toujours Florissante ! Qu’il n’arrive aucun empêchement.
Certains de chez nous s’y rendront». En principe, le tour des invitations se
termine au plus tard une semaine avant le jour de la cérémonie pour permettre
aux invités de préparer leurs offrandes et leurs participations aux dépenses.
Avant de s’en aller, l’émissaire rappelle : « Informez-vous ceux qui sont
absents ». Après cet échange dialogique, l’hôte peut poser des questions sur
les détails omis : l’endroit exact, le moment de la journée, etc. Si
l’organisateur a besoin de matériels, des renforts pour assurer tous les
travaux avant et durant la cérémonie, c’est l’occasion d’en parler. Si l’hôte
dispose des jeunes qui pourraient y participer, il le confirme tout de suite
qu’il les enverrait.
5- LES PARTICIPATIONS DES INVITES.
Dans un rituel festif, ces
participations des invités se définissent sous deux catégories : les aides
simples et la participation financière (ou en nature) appelés le‘’ sôroñ’afo’’. La distinction réside dans la
signification des mots prononcés en l’offrant et la manière de les offrir. Les
participations de ces invités peuvent être en argent liquide ou en nature. En
nature, par exemple le fait d’aider les organisateurs à chercher des bois de
cuisine, à nettoyer les lieux du rituel festif. En plus, certaines personnes
apportent des récipients de boisson alcoolique ou de riz blanc. Les aides sont
offerts sans contre partie. Il peut être de l’argent, des boissons ou même du
riz. Par contre, le « sôroñafo
» exige une
contre partie : des morceaux de viande. La participation des invitées n’est pas
obligatoire mais cela dépend de leurs consciences personnelles. En principe,
leurs participations dépendent de leurs moyens. Elles peuvent donner leurs
participations avant et durant la cérémonie officielle de cette coutume. Cette
aide permet la famille de décédé réduire
leur dépense. Même que cette dernière
n’a pas conclut dans les charges lors de la réunion familiale, il parait que
cette participation est très significatives est très espérées par les
descendants de défunt. Le non participation des invités malgré que la famille
ne présente aucune pression à eux, cela peut produire une grande honte à eux-mêmes.
La participation des invités lors de cette cérémonie marque la fraternité et la
consolidation des relations entre les familles organisatrices.
La participation des invités doit être donnée
avant ou le jour de cette festivité. Pendant le jour de la cérémonie, la
famille organisatrice a confié aussi quelques taches à eux telles les
préparations du repas, l’abattage du zébu, lavage des marmites et des
assiettes, etc. Malgré que la famille directe de défunt n’estime des aides
venant aux invités, il semble que cette dernière est très souhaitée car cette
participation des assistants facilitent leurs taches. Dans la société Malgache,
le « Fihavanana » est au-dessus de tous. Cette contribution apportée
par les assistants marque la fraternité entre les eux camps. Ce dernier est
l’une des valeurs cardinales du patrimoine culturelle Malgache. La parenté est
très sacrée pour eux. Ce poids de « Fihavanana » oblige les
assistants d’aider la famille organisatrice. D’après eux, l’union fait la
force. L’affection réciproque consolide cette réciprocité. Pour développer un
pays ou la communauté, il nous faut toujours le « Fihavanana ».
Pour le développement, la
formation humaine ou anthropique, éthique et technologique est nécessaire. On
sait que la majorité des Malgaches sont encore dans ce qu’on appelle
« l’économie e substance », ils produisent juste pour subsister, ils
produisent pour dépenser. A ce propos, professeur JAOVELO DZAO Robert
soulignait que : « travailler pour mourir ». Dans ce cas, il a
toujours dit que : « le développement de Maagascar,le mariage
entre économie et le « Fihavanana »est indispensable, les seuls
conditions sont la pratique de la justice et la loyauté » Sans ses liens
de parentés, le développement est loin ‘êtr II-LES PREPARATIFS DE LA CEREMONIE
En général, la cérémonie de
partage de biens commence le vendredi. Le matin de la date donnée, la
répartition de tache est comme suite : Les jeunes gens vont voir le lieu
où se déroulera la cérémonie du lendemain. Les vieilles personnes accompagnées
du garde-tombeau vont au cimetière pour le dépôt des vêtements dans le tombeau
du défunt en question. En général, ce dépôt des vêtements doit être
indépendant, c’est-à-dire il peut avoir une cérémonie rituelle spéciale. Lors de cette petite cérémonie, la
famille de défunt porte des vêtements neufs à leurs ancêtres pour que ces
derniers puissent les porter pour assister au rituel festif en cours. Cette
étape est très importante car cela
marque l’ouverture officielle de rite. Comme tous les autres grands évènements
festifs, il y a quelques procédures à suivre et respecter avant la cérémonie de
ce rite. Les exemples ci-après nous montrent les étapes à respecter en
pratiquant cette cérémonie.
1- LE RITUEL DU DEPOT DE
VETEMENTS
Comme tous les vivants, à l’occasion de
la célébration d’une fête, on s’habille des vêtements neuf pour avoir beaucoup
plus de la joie lors de cette dernière. Donc, les défunts ont besoin d’être
bien habillés pour venir assister à la fête. C’est la raison pour laquelle la
veille de la fête, quelques membres de la famille viennent déposer des
vêtements neufs au tombeau familial en l’ouvrant. Ces habits sont destinés aux ancêtres connus selon leur taille et leur sexe
et particulièrement à celui pour qui on va organiser le rituel festif. Selon
nos informatrices TOBAVY Kalo et MARIE Julette, le dépôt de vêtements au
tombeau avant le rituel festif n’est pas obligatoire. Ainsi, le manquement à ce
rite n’est pas un obstacle pour l’accomplissement du rituel du partage de biens
destinés au défunt. Mais ce serait une honte de ne pas le faire. La qualité et
la quantité importent peu, pourvu qu’on en fournisse, cousus ou non cousus,
pantalon ou chemise, pagne ou shorts, etc. S’il faut coudre le tissu, on se
réfère sur le modèle de la taille du défunt au jour de sa mort. Selon la
croyance des Malgaches, l’âge des personnes à sa mort reste son âge dans
l’au-delà, dans le monde des ancêtres. Le rituel du dépôt des vêtements
s’accomplit au lever du soleil. L’organisateur, le garde-tombeau et quelques
membres de la famille vont au tombeau. Si le défunt en question est du sexe
masculin, ils se rapprochent de la porte des ancêtres masculins car les hommes
et les femmes sont enterrés dans des fossés différents mais côte à côte
appelés :« Traño manara» littéralement « Maison fraîche
». C’est le sens de ce célèbre proverbe Malgache disant : « Velona, iray trano ; maty, iray fasana », « Vivant, on
habite la même maison ; morts, on est enterré dans la même tombe ».
A propos de la séparation sexuelle
de la tombe, MANGALAZA écrivait : « D’une manière générale, on ne mélange
jamais les ossements des hommes à ceux des femmes. »29
Le rituel du dépôt de vêtements se
déroule comme suit. D’abord, l’aîné de la famille organisatrice prononce
l’introduction pour remercier et annonce la raison de la cérémonie en disant : «
Merci à vous communauté villageoise réunie ici, venue nous assister, nous
donner de la vie, nous honorer. Vous êtes venus sans déprécier nos appels et
nous vous en remercions. La raison pour laquelle on vous réunit n’est pas pour
un jugement de tribunal, ni pour une bagarre monstre, aussi doit-on vous en
parler : nous allons offrir des habits à Ranona […] (on dit le nom du défunt)
pour qu’il puisse s’habiller des vêtements neufs durant sa cérémonie de partage
de biens. En arrivant au tombeau où le
propriétaire de la cérémonie repose, c’est seulement le gardien du tombeau qui
peut l’ouvrir en présence de toute la famille, c’est pourquoi cette remise
d’habit est assistée par bon nombre de personnes. Puis le garde-tombeau prend
la parole. Il s’adresse directement aux ancêtres. Il
présente à eux tous les assistants et leur annonce la raison de leur présence,
c’est-à-dire la cause du rassemblement de la matinée devant le tombeau.
C’est
lui qui ouvre la porte de ce tombeau car en tant que gardien, il est le
détenteur de la clé. Quand la porte est ouverte, il enlève tous les habits qui
sont déjà usés couvrant les dépouilles. Après, l’aîné de la famille passe
les habits neufs un par un au garde-tombe en énumérant le type et son
destinataire. Celui-ci les pose sur les ossements, sans faire attention au
point sur lequel il devrait les déposer précisément.
C’est dans l’invocation de l’offrande
d’habit que le garde-tombeau précisera leurs destinataires. Quand tout sera
fini, il fermera la porte. C’est après cette fermeture de la porte que le
garde-tombeau fait prononcer l’invocation de dépôt des vêtements : «R…, nous
t’informons. Vos enfants sont venus ici pour t’offrir des vêtements que tu
porteras pour assister au partage de tes biens.
Informes tous tes parents, ton
grand-père, ta grand-mère, tous ceux qui reposent ici. Invite-les à
t’accompagner pour assister à ton rite festif de partage de biens qui aura lieu
le samedi prochain.
Certes, avant de donner son partage de
biens et même la remise de ces habits, il faut que ce défunt soit déjà mis dans
le tombeau de ses Ancêtres. Dans le cas de la personne qui meurt loin du groupe
familial, il faut d’abord l’exhumer afin d’amener le défunt chez lui,
c’est-à-dire, parmi ses parents défunts. Même si le défunt est posé auprès du
tombeau de ses ascendants, tant qu’il n’est pas extrait du cercueil, on ne peut
pas accomplir son partage de biens. On juge qu’il n’est pas encore entré dans
le tombeau familial. Toutefois, les corps nouvellement déposés sont séparés des
vieux ossements, un mur les sépare. Car selon leur tradition telle qu’elle est
étudiée par MANGALAZA :
« On ne mélange pas non plus les
cadavres (faty leñy) aux ossements « haraña »33.
Ce n’est qu’après deux ans,
lorsque le cadavre est réduit en squelette, qu’on ramasse les ossements pour
les déposer dans l’autre espace. Ce transfert d’ossements est aussi appelé
exhumation, famadihana. Avant
de faire le partage de biens avec un défunt, ce dernier doit être exhumé. Le rituel du
dépôt de vêtements se fait une semaine avant le partage de biens pour le défunt
pourvu que cela ne tombe pas un mardi ou un jeudi. Parmi les jours fastes, les
organisateurs préfèrent le jour de vendredi et de samedi pour ce rite. Pour
respecter la volonté des nos ancêtres, le dépôt des vêtements doivent se
dérouler le levé de soleil. Cela que nos ancêtres disent « Masoandro
miakatra ».Ce moment est le moment préférentiel de ces ancêtres.
3-LA
VEILLE DU JOUR ET E CŒUR DE LA CEREMONIE
Ce jour est le cœur
de la cérémonie. Tous les comités se préparent avec les taches qu’ils
ont confiées et partagées. Dès
l’aube de la veille du jour de la cérémonie, les villageois se lèvent tôt. C’est
le moment où les membres de la famille organisatrices de ce rituel festif de
partage de biens pour le défunt commencent à assumer les tâches et les
responsabilités qui leurs sont attribuées. La préparation de la cérémonie,
c’est le moment durant lequel se manifeste la solidarité, non seulement au
niveau de la parenté mais aussi au niveau de toute la communauté villageoise.
Même si tous les membres de la famille organisatrice se rendent au tombeau pour
le rite du dépôt de vêtements, quelques-uns des membres de la grande famille et
celle par alliance restent au village. Ils commencent les travaux, comme par
exemple le nettoyage du lieu sacrificiel, la construction des cabanes
d’accueil, la recherche du bois de cuisine, et autres activités de préparation.
La première chose à faire c’est de nettoyer le lieu où va se tenir la
cérémonie. On compte parfois une période d’un ou deux ans depuis le dernier
rituel festif. Ainsi, la place devient-elle broussailleuse, d’où le besoin de
défricher. On appelle le lieu où se déroule le rituel festif « fisoroñaña »,
lieu de sacrifice. La place varie selon le type de sacrifice.
Quand le lieu est bien nettoyé, les
jeunes se divisent en deux groupes. Le premier s’engage pour la construction de
deux cabanes d’accueil. La plus grande est réservée à abriter les invités en
cas de pluie. L’autre, plus petite, va servir aux cuisiniers de lieu de
conservation des repas cuits. Elles sont construites en bois avec la toiture
des feuilles de ravenala (arbre du voyageur). On appelle ces cabanes de fortune
des «trañolava », littéralement « Maison longue».
En réalité, elles ont une forme
rectangulaire avec la longueur d’environ trois fois plus la largeur qui mesure
en moyenne trois mètres. Le deuxième groupe se charge de la collecte de bois de
cuisine et en grande quantité pour assurer la cuisine communautaire. Parce que
les cuisiniers de rituel festif les utilisent non seulement pour préparer le
repas mais aussi pour des feux d’éclairage durant la veillée festive sur la place
sacrificielle.
Durant tous les travaux préparatif, une
personne mature accompagne les jeunes.
Elle leur montre ce que l’on doit
faire. En outre, avant de commencer le travail, il faut d’abord prononcer un
bref rituel suivi du versement de quelques gouttes de rhum et de miel sur
l’autel sacrificiel conçu pour annoncer aux ancêtres ce qu’on veut faire et de
demander leur protection ne serait-ce que pour éviter la survenue du malheur.
Il revient à la personne mature du groupe de réaliser ce rituel.
Le fait de construire ces cabanes
ce jour là annonce la veillée festive, comme
l’affirmaient nos informateurs.
Dans le cas où une veillée ne serait pas organisée, on ne construit les cabanes
que tôt le matin du jour de la cérémonie. Durant les pauses et à la fin des
travaux, l’organisateur offre, en signe de remerciement, aux jeunes
travailleurs quelques bouteilles de bière artisanale « betsabetsa » ou carrément du rhum. Ici c’est toujours l’aîné qui
va remercier les jeunes. « Le betsabetsa » est une boisson traditionnelle
ancestrales Malgache. Il est le résultat de la fermentation de canne à sucre en
mélangeant avec ‘’hodikazo’’ce qu’on appel « Bilahy » ou avec des rhuL’après-midi
du vendredi de la date donné, on transporte tous les matériaux nécessaires vers
le lieu du sacrifice, « toby » : des grandes
marmites, des sacs de riz, des dames-jeannes de bière artisanale, etc.
Plus tard, les jeunes gens
poussent le zébu à sacrifier sur la place sacrificielle. Les chants commencent
à être diffusés de partout. Ils attachent le zébu dans le côté ouest de l’autel
sacrificiel. Le « tsimandrimandry
» signifie « on
ne dort pas »; c’est la veillée festive.
« Le vendredi soir, par exemple,
c’est l’ouverture de la fête par des jeux et danses avec consommation de toaka ou « betsabetsa. »
A la tombée de la nuit, les villageois
affluent pour assister à la veillée festive. C’est déjà le maître de la
cérémonie qui se charge d’accueillir les arrivants.
Une cuisine collective est préparée et le plat
d’accompagnement (bouillons) de ce dîner dépend des moyens de l’organisateur.
Il peut préparer un zébu pour servir les assistants. Ce zébu est tué sans
aucune formalité rituelle; c’est juste pour nourrir les invités durant la
veillée festive. Les ancêtres n’ont pas encore le droit d’exiger leur part de
ce zébu. Sinon, les assistants se résignent à manger les plats du riz avec du
potage de brides. Vers huit heures du soir, après ce repas collectif, la fête
commence. La veillée a été déjà annoncée lors de la tournée d’invitations. La cérémonie commence dès la veille au soir
dans une ambiance de fête, sur le lieu de sacrifice. Les jeunes dansent et
chantent toute la nuit.
La majorité des assistants à cette
veillée festive sont presque des jeunes, puisque c’est une occasion pour
trouver leurs partenaires. Ils chantent à haute voix avec des battements des
mains. Ici, il s’agit surtout de chants et danses traditionnels. Le type de
danse la plus appréciée est le « toto-dia ». Elle se fait
en partenaire mixte, côte à côte et en rang serré. Chaque couple bat avec leurs
pieds des planches circulaires appelées« satrahaña » posée sur des
trous. C’est une sorte de batterie traditionnelle, « bingy » en dialecte local.
Les autres chantent et applaudissent en les encourageant. Parmi les chants,
nous pouvons entendre les poétiques dialogiques « jijy » ou monologiques « tôkatôka ».
Animés
par les souvenirs du passé, des vieillards viennent se joindre aux jeunes pour
leur montrer comment se dansent réellement les poétiques. Là, les vieux se
montrent plus compétents comme lançant un défi aux jeunes gens, en attirant les
jeunes femmes vers eux. Actuellement, le traditionnel est alterné avec de la
musique moderne. Durant toute la nuit, les serveurs de boissons ne cessent pas
de faire le tour pour chauffer l’ambiance. Cette veille de festif doit être
suivis par des différentes animations ainsi que des jeux pour éviter le sommeil
tels que les dominos, des danses traditionnelles comme « dihy
satrahagna », « le rombo » (clappement des mains suivis par des
« Jijy »). Cette occasion événementielle est marquée par des diverses
manifestations culturelles par l’assistant et la famille directe de descendant de défunt.

Cette danse traditionnelle manifeste
la richesse culturelle typiquement Malgache
Même que les assistants font des
ambiances maximales, ils n’oublient jamais ses restes de responsabilités. Après
quelques heures de veille de cette dernière, tout le monde vient voir le zébu
attaché en deux séquences, à savoir, vers minuit et aux premiers chants de coq.
Voici ce qu’affirme Pascal LAHADY à ce propos :
« A minuit, on rend visite au
zébu et l’on exécute des chants et de la tauromachie avec consommation de toaka. Puis l’on revient. Au chant du
coq, on s’en va de nouveau voir le zébu et l’on organise une partie de
tauromachie avec chants et consommation de toaka. Ce sont les jeunes gens surtout qui se chargent de
cette espèce de veillée festive. » Lors de cette visite, les jeunes garçons
excitent le zébu en le rendant nerveux et les autres chantent de plus en plus
fort pour encourager leurs amis. De plus, ils sont presque en état d’ébriété,
c’est ainsi qu’ils ont la hardiesse d’approcher le zébu. Dans un autre rituel
festif, comme par exemple la réalisation de promesse à cause d’un vœu exaucé,
le tsikafara, ils montent sur le zébu à
sacrifier en simulant la tauromachie. Dans le cas de partage de biens pour le
défunt, la simulation de la tauromachie est rare parce que la famille
organisatrice est encore dans la tristesse. C’est justement pour dissiper cette
tristesse que les jeunes s’ébattent. Certaines personnes disent qu’il est
interdit de simuler la tauromachie sur le zébu destiné au sacrifice pour le
partage de biens. La cause de cette visite au zébu c’est de vérifier s’il est
devenu anormal, c’est-à-dire peut être un de ses pieds est coupé à force de son
mouvement pour se détacher. C’est la raison pour laquelle les jeunes, pendant
la visite de l’animal, pratiquent la tauromachie pour vérifier si le zébu est
encore en pleine forme. Or il doit être sans défaut avant le rite de l’offrande
au défunt sinon l’organisateur est tenu de le remplacer.
Selon nos informateurs, il se passait
déjà un remplacement de zébu à sacrifier à l’occasion d’une cérémonie. En effet
durant la veillée, l’animal est surexcité et se bat pour se détacher. Cela
entraîne parfois sa blessure, la coupure de ses pieds ou même sa mort.
Aussi peut-il se détacher de la
corde pour s’enfuir. Dans ce cas, il est mieux de s’en rendre compte durant la
nuit plutôt qu’au matin du jour du rituel festif. D’ailleurs, la cérémonie doit
se dérouler au jour désigné et ne peut être reporté en aucun cas.
Après la deuxième visite au zébu,
la préparation pour la cuisine collective commence tel qu’il est mentionné par
RAZAFINDRAJOBY dans son livre intitulé Le « Rasa Hariana » et ses présupposés
philosophiques-Toliara, 2000 ».113
« Dès qu’il fait jour, les jeunes commencent à
faire cuire le riz avec lequel sera accommodée la viande du sacrifice. »37
Et plus loin, il ajoute que : «
De nos jours, cette veillée festive se déroule dans le village même et, plus précisément
dans la cour des enfants du défunt. »38
Dans le cas du rituel sans
veillée festive, ce n’est que tôt le matin du jour de la cérémonie que les
jeunes se rendent au campement de sacrifice en poussant le zébu à sacrifier. «
» Vers quatre heures du matin, les jeunes s’acheminent vers le« toby », place
située à l’entrée du cimetière. Ils amènent avec eux le zébu à offrir, le sac
de riz, les ustensiles de cuisine et les dames jeannes de « betsa ».
4- LES
INVOCATIONS SACRÉES
L’accueil des invités a commencé depuis
la nuit de la veillée et continue jusqu’au lendemain du jour de la cérémonie.
L’aîné de la famille organisatrice se charge de la réception de tous les
invités. Celui qui est chargé d’accueillir les invités est appelé « mpiventy kabaro » ou « mpañotany kabaro », c’est-à-dire
celui qui connaît les formules de salutation selon la coutume.
De plus, les collectes des aides et des
offrandes ont aussi commencé depuis la nuit de veillée. Le réceptionniste est
toujours accompagné d’une personne enregistrant dans un cahier, le nom du
donneur et le montant (la nature de sa participation) en faisant bien attention
de distinguer les aides et les offrandes. Le matin du jour de fête rituelle,
tout le monde se rend à l’intérieur de l’espace campement où aura lieu le
sacrifice proprement dit.
Pascal LAHADY même affirme que :
« Le lendemain, samedi, après le petit déjeuner, c’est la collecte des
participations financières, sôroñafo : les gens
rendent visite à l’organisateurs du tsaboraha et lui offrent
de l’argent ou équivalent en nature, généralement par délégations successives.
»40 Pour le cas du rituel festif sans veillée, presque toutes les activités
rituelles commencent le matin du jour même de la fête.
A- LE RITE DU BATTEMENT SUR LE
ZEBU, « VELY
AOMBY »
Le samedi, c’est le grand jour destiné
pour procéder à l’offrande du zébu destiné à être sacrifié pour le défunt. Le
matin, lorsque tous les invités arrivent dans le campement, les jeunes couchent
le zébu. Ils attachent ses quatre pattes.
« Le zébu amené depuis la veillée
festive est conduit à l’endroit du sacrifice, il est traité avec respect, les
jeunes n’ont pas le droit de monter dessus, ni de l’exciter. »41
Quand le zébu est couché, ses
quatre pattes attachées ensemble, les jeunes le tirent devant l’autel
sacrificiel (voir photo 2, page 36). FANONY le décrit ainsi :
« Arrivé à l’endroit précis,
l’animal est allongé sur le sol avec des pattes liées et de tête tournée vers
l’est. »42
Ce qui est précisé par LAHADY :
« La partie droite de ce zébu est
toujours dessus [...], on le couche sur le côté droit à l’ouest du fisokiña ou de la stèle, la tête tournée
vers l’est. »43 Et confirmé par un de nos informateurs :
« Ny aomby hijoroaña dia tsy maintsy mandry havanana, ny
haviany ambany ». « Le zébu à sacrifier doit être
couché le flanc droit dessus et le flanc gauche dessous. »44 La signification
de cette position est, en général, c’est par leur côté droit que les animaux et
même les hommes, manifestent leurs forces. Donc, il faut montrer le zébu à
offrir aux assistants et aux ancêtres par son côté droit afin qu’ils constatent
que la bête est bien normale, sans défaut comme le déclarent l’officiant : «
Voici le zébu, il n’est pas encore fracturé, il n’est pas aveugle.»45 Vers neuf
heures, c’est l’ouverture solennelle du rituel festif. Un représentant du
lignage inaugure la série de discours comme le décrit LAHADY :
« Il annonce le motif du
rassemblement : [...]. C’est toute l’importance du discours d’annonce ou «
partage de la parole », si bien nommé, comme parole, la réalité humaine et
religieuse, à laquelle la communauté est conviée à participer ».46
Abattage du zébu

Le zébu couché
avant d’entamer l’invocation sacrée.
Offre de boissons alcooliques


Le premier partage de la parole et offrande
d’alcools
Pour commencer, Il explique clairement
d’abord la raison de la cérémonie qu’est le partage de biens pour le défunt. Il
prononce le nom du défunt destinataire du sacrifice en rappelant l’histoire de
vie de celui-ci. Il présente aussi la famille qui a fourni le zébu à offrir,
ainsi que tous les membres de la famille. Ensuite, il montre le zébu en
exhibant le ticket et l’autorisation officielle d’abattage. Pour que les
assistants soient rassurés que le zébu appartienne vraiment à l’organisateur,
le porte-parole leur demande s’il y a dans la foule une personne pouvant le
démentir et que celle-ci se montre devant tout le monde. Voici comment MAZY
Albert rapporte ce discours en nous écrivant un extrait :
« Voilà ce zébu, il n’est pas encore
tué, que son propriétaire s’il existe se montre, il n’est pas encore tué. S’il
appartient à quelqu’un dites-le, ainsi évitera-t-on le désordre après la
cérémonie.»47
Enfin, pour terminer ce discours, le
porte-parole prononce la clôture, le « rasa vôlan-toaka », un discours de l’offrande d’alcool. Les premières
dames-jeannes de bière artisanale doivent êtres sorties. Le zébu est couché et la cérémonie commence.
En général, trois discours sont
prononcés durant la cérémonie au campement. Le premier, en début de la matinée
; le deuxième, après l’immolation de l’animal. On appelle ce deuxième discours
: discours d’attente du repas, c’est-à-dire on demande aux assistants d’avoir
un peu de patience pour attendre le repas. Enfin, le troisième discours est
prononcé après le repas collectif. C’est le discours de remerciement final dans
le campement, « fafa lapa », littéralement « nettoyage du palais ».
C’est toujours l’aîné représentant de la
famille qui tient tous ces discours (souvent c’est celui qui succèdera
l’officiant en exercice).
Pour chaque discours, deux vieux hommes se tiennent aux côtés du
porte-parole. Ils sont tous compétents pour faire ces discours et dans le cas
où l’orateur a un trou, butant sur des expressions spécifiques, ce sont eux qui
vont le lui rappeler. Voici un extrait de discours d’ouverture prononcé par
TSILANIZARA juillet 2010 : « [...]. Notre père mourut. Il vivait sur cette
terre durant disons plusieurs années, une centaine d’années. Aujourd’hui, ce
jour ci, nous ferons le partage de biens destinés à notre défunt père. [...].
Tout le monde connaissait notre père
surtout dans cette sous-préfecture de Sambava. C’est la raison pour laquelle
que voici ce zébu. Il n’est pas un zébu qui est né dans notre parc mais nous
l’avons acheté avec notre argent. [...]. Par exemple, s’il y a un doute, venez
chez nous pour le vérifier et regarder la couleur de la robe de ce zébu et voici
le papier attestant que nous avons acheté le zébu ! [...]. Deuxième et
troisième, il y à un proverbe qui dit: les cornes de zébu sont au nombre de
deux. Le mot possède aussi son double. [...]. Une dame-jeanne d’alcool ne peut
pas être consommée sans discours ».
Comme d’habitude, selon la coutume, il
faut qu’il y ait quelqu’un qui réponde au discours prononcé par le
porte-parole. Ainsi, un représentant des assistants va procéder à la réplique.
A son tour, il va commencer son discours
par un résumé de ce qui vient d’être dit en y ajoutant ses réflexions
personnelles. En général, lorsque son résumé se termine, il affirme que le
discours prononcé par le porte-parole du lignage est bien compris par tous les
assistants. Il est à signaler que depuis le vendredi matin, lors du nettoyage
du campement sacrificiel, on a déjà déposé du verre de rhum, du miel et du
tabac sur l’autel sacrificiel. Ce qui signifie que depuis ce moment-là, les
ancêtres sont déjà présents. Le samedi matin, le jour de la cérémonie, après le
premier discours du porte-parole et avant la distribution de rhum aux
assistants, on dépose encore des verres de boisson alcoolique, du tabac et du
miel en remplacement de ce qui a été déposé la veille. Les villageois croient
que les ancêtres les ont déjà gouttés. Après chaque discours, avant que les
assistants consomment du rhum, on remplace toujours les verres déposés sur
l’autel.
B- LE RITE DE LA TENUE DE LA QUEUE DU ZEBU
Après le discours d’ouverture,
l’organisateur procède à l’offrande du zébu destiné au défunt. Ici commence le
rite de la tenue de la queue du zébu. Toute la famille organisatrice prend
place derrière et à l’ouest de l’autel, derrière l’animal à sacrifier. Les
autres assistants s’assoient derrière eux. Pascal LAHADY confirme cela en
disant : « Le maître de la fête et sa famille prennent place derrière le
zébu, là, devant la communauté, tous se tournent en direction de l’est. »49
Tous les descendants de l’ancêtre
jouissant du sacrifice : ses enfants, ses petits enfants et ses arrières
petits-enfants tiennent la queue du zébu. Pour ceux qui sont un peu loin, ils
prennent les poils de cette queue et restent sur place, seulement ceux qui sont
proches qui la tiennent directement.
La photo qui illustre la tenue de la
queue de zébu

La tenue de la queue, l’offrande
du zébu au défunt
Durant la tenue de la queue de
l’animal, le frère aîné des descendants offre le zébu à leur défunt père. Une
sagesse betsimisaraka dit : « Manan-joky afakolan’entana, mananjandry afakolan-teny », « Celui qui
a l’aîné est déchargé de la parole, celui qui a le cadet est déchargé des bagages». Ainsi, ici, le frère aîné
a-t-il le devoir de transmettre tout le message émanant
des enfants du défunt. Il explique la raison de l’existence du zébu couché sur terre. Pendant l’offrande du
zébu, les enfants et le défunt en question se réconcilient symboliquement. Dans cette perspective, Fulgence
FANONY écrit:
« Je te parle ô zébu, (mañôzona anao aomby tô). La raison en
est la mort de notre père que nous aimions tant et qui nous a quitté malgré
nous, notre père qui maintenant repose parmi les ancêtres. »50
Puis, il continue son discours en
s’adressant à son défunt père. Il lui demande d’excuser pour le retard du
rituel festif.
Voici un extrait de discours d’offrande
du zébu pendant la tenue de la queue, discours enregistré lors de nos enquêtes
sur terrain: « Si nous n’avons pas accompli jusqu’à présent ton partage de
biens ce n’est pas parce que tu es oublié ou nous ne voulons pas l’assumer. Ne
rends pas le zébu nerveux à cause de cela, qu’il dorme paisiblement ; ne rends
pas malades les enfants ; ne nous rends pas malades. Nous sommes venus
aujourd’hui pour offrir ta part de biens, nous tes enfants, tes petits-enfants
et tes arrières petits-enfants. Voilà ta part, ne nous apparais pas dans nos
rêves pour demander encore ta part.
Dors en paix ! « Toi zébu, il faut que tu
dorme bien. Nous sommes ici pour invoquer notre père et te lui offrir.
Couches-toi bien !
Dans le cas où les enfants du
défunt en question seraient encore mineurs, c’est l’un des frères du défunt ou
l’officiant qui offre le zébu. Il explique pourquoi ces enfants ne peuvent pas
eux-mêmes dire cette offrande de zébu et que c’est lui qui les représente pour transmettre
tout ce que ces enfants voudraient dire à leur défunt père.
C- L’INVOCATION SACREE DU ZEBU
VIVANT
Après l’offrande du zébu ou la tenue de
la queue de l’animal, l’officiant avance, accompagné de quelques notables. Il
va assumer le « jôro aômby veloño », «l’invocation
sacrée au zébu vivant » ou « coups sur le zébu ». Le mot « jôro » est un terme très employé par
les Betsimisaraka pour désigner toutes formes de prières traditionnelles. C’est
par le jôro que nous nous communiquons à nos
ancêtres. Dans cette perspective, Pascal
LAHADY définit ce terme jôro dans
le sens suivant : «Nous le traduisons par invocations sacrées », surtout
parce que la forme essentielle de ce rituel [...] est l’appel, l’invocation, ce
qui exprime en même temps le sens général du verbe
« mijôro », prier, souhaiter,
tant qu’il est vrai que le fond de toute prière, c’est « l’appel.» »54
C’est l’officiant qui va appeler
tous les ancêtres, proches ou lointains, à venir assister et valider ce partage
de biens. Avant qu’il commence son invocation, un jeune garçon lance d’abord
deux cris forts pour avertir tous les êtres invisibles. Le silence règne dans
le campement. Puis l’officiant entame l’invocation sacrée par cette
introduction :
« Descendez, descendez, toi Dieu,
Dieu d’en haut, Dieu d’ici d’en bas.
Invocation
sacrée

Malgré que le Malgache pratique des
cultes ancestraux, il place le Dieu créateur à la première classe de sa vie. A
chaque fois qu’il fait un grand événement dans leur vie quotidienne, il doit
appeler le Dieu Créateur car il croit que Ce Dernier est la source de leur vie.
Les Betsimisaraka croient en un seul Dieu créateur régnant sur tous ce que les hommes
considèrent comme « Êtres supérieurs et invisibles » et sur les « Êtres
inférieurs et visibles » sur terre. C’est ce que l’officiant appelle ici le «
Dieu d’en haut», parce que sa place n’est pas ici sur cette terre, il est
toujours en haut. En plus, ils croient également à l’existence des ancêtres qui
sont devenus divinités.
En continuant son discours,
l’officiant appelle tous les ancêtres du Nord, du Sud, de l’Est et de l’Ouest.
Il commence ses appels par ceux qui sont enterrés dans le tombeau familial où
le défunt destinataire de ce partage de biens est enterré. Il prononce d’abord
le nom du tombeau. Puis il appelle les ancêtres morts, ceux dont il se
souvient.
Chaque fois, quant l’officiant a
terminé l’appel des noms des ancêtres qui reposent dans le tombeau, avant de passer
à un autre tombeau, il s’excuse auprès des ancêtres dont les noms ont été omis
et leur demande de venir assister à l’offrande de zébu.
Voici un extrait d’une invocation
sacrée lors d’un partage de biens du défunt de MAKAMPA, notre grand père, à
Maevatanana par son Frère ainé MAZY Albert en 2010 à une place appelée
Andrasahariagna. Ce lieu est situé à dizaine de kilomètre du village où le
défunt habitait.
« Vous avez bien entendu là-bas
et surtout ici Andrasahariagna, la place où nous donnerons sa part de biens. Il
n’y a aucune exception, ni ségrégation. Voici le zébu que nous offrons à MAKAMPA.
Nous vous appelons pour être témoins, à l’offrande du zébu à MAKAMPA. Voici le
zébu donné par ses fils et ses descendants, ses pattes postérieures et
antérieures sont complètes. Nous allons offrir le zébu à MAKAMPA, comme il a
laissé des milliers de leurs biens lors de son passage sur cette terre. Après
l’invocation, nous attendons le repas. Quand il est immolé, nous le mangeons.
La robe du zébu appartient à MAKAMPA.
Le repas, nous le mangerons ensemble
après quelques instants. Ainsi après la liste
des ancêtres du même tombeau, l’officiant affirme:
« Aujourd’hui, nous offrons le partage
de biens pour le défunt MAKAMPA.
Voici le zébu que nous lui
donnons. Venez assister cette offrande de zébu. Sa robe lui appartient mais le
repas, il est à vous tous, vous le mangez ensemble. Que le bénéficiaire en soit
heureux et que les donateurs s’en portent à merveille.
A chaque nom du tombeau des
ancêtres prononcé, le prêtre frappe un coup sur l’échine du zébu, il le frappe
avec sa canne sacrée. Pour appeler les ancêtres dans un autre tombeau, voici la
phrase de transition souvent utilisée par l’officiant :
« Vous avez entendu là-bas ?
Je fais cet appelle sans distinction, sans discrimination. Il prononce le nom
de cet autre tombeau et appelle quelques noms des ancêtres qu’il connaisse. En
général, l’appel commence par les ancêtres proches du défunt bénéficiaire et se
continue jusqu’aux ancêtres qui n’appartiennent pas à l’ethnie. Quand toutes
les invocations sacrées se terminent, avant de clôturer le discours,
l’officiant s’excuse pour tous les noms des ancêtres qui ne sont pas prononcés
:
«Ceux qui n’ont pas entendus ou
leurs noms ne sont pas appelés, venez assister le partage de biens du défunt
MAKAMPA, votre entourage. Votre présence lui donne une grande joie et du
courage.
Telle est la raison pour laquelle
nous sommes regroupés ici sur le campement. N’hésitez pas car vous serez les
biens accueillis.
Durant toutes les prières,
l’animal est resté d’un calme impressionnant, signe que la prière est
contentée. Par contre, si l’animal s’énerve, sa tête bouge de tous les côtés
durant l’invocation sacrée, cela signifie que les ancêtres voulaient réclamer
quelque chose concernant ce rituel festif et que l’organisateur en devra rendre
conscient.
Par exemple, durant les invocations
sacrées faites par MAZY Albert, Sojabe et l’ainé de ce dernier, dans le partage
de biens du défunt de MAKAMPA, le zébu offert ne restait pas dans le calme.
Ainsi, c’est vers la fin de l’invocation sacrée qu’un membre du lignage fut
conscient de la cause de cette nervosité de l’animal. Ce qui signifie que l’une
des filles du défunt de MAKAMPA est absente dans ce rituel festif. Elle n’est
pas venue car il existe un petit conflit entre eux, c’est-à-dire entre les fils
du défunt. Quand l’officiant s’excusait à ce dernier en lui expliquant la cause
de l’absence de sa fille, le zébu se couchait bien jusqu’à ce que l’invocation
se termine. Voici cette excuse que l’officiant a dite :
« Couches-toi tranquillement, ne
bouge pas ; cela est coutume. Odette, la cadette de ce défunt, si elle n’est
pas présente ici, ce n’est pas à cause de nous.
Nous ne l’avons pas menacée.
Excusez-nous, notre père, car j’ai oublié de t’expliquer. Si cela est la cause
de la nervosité du zébu, il faut qu’il reste bien tranquille. Nous n’excluons
pas cette fille.
Quand l’invocation sacrée est
terminée, tout le monde s’éloigne un peu du lieu pour que les jeunes abattent
le zébu.
D-LE RITE
D’INVOCATION A LA CUISSON, « JORO HANIÑY MASAKA »
La découpe du zébu de sacrifice est différente de
celui de la viande aux abattoirs publics. Il doit être fait selon la coutume
ancestrale. En d’autres termes, des parties de la viande doivent être prélevées
et classées : la tête encornée (lôhaomby), le portail
tors au nombre pair (tritrahoatrany), la culotte (vodihenany), les bons morceaux de la viande
pour le repas sacrificiel (hanin-tsôrontsôroño), les tranches de la viande pour les participations
financières (didin-kena) et les restes sont coupés pour
préparer le repas communautaire. Ces parties doivent être triées. Après
l’égorgement de l’animal, sa tête est enlevée et placée à l’Est devant le
poteau sacrificiel. Après avoir enlevé le bucrane, le front encorné, pour être
accroché sur le poteau sacrificiel appelé fisôkina ; le reste de cette tête est réservée pour servir de
repas pour le lendemain (dimanche).
La photo de rite d’invocation à la cuisson

Voici une tête de zébu qui vient
juste sacrifié
Puis, un membre de la famille
spécialiste tranche ce poitrail tors au nombre pair de côte appelé « tritrahoatrany » (en forme
d’un cercle). Il est réservé à l’officiant, c’est-à-dire quand la cérémonie
sera finie, il l’emporte chez lui. Cette tête du zébu couronnée de ce poitrail
tors est posée sur le pied et à l’Est du poteau sacrificiel durant toute la
cérémonie.
La culotte, la partie postérieure
du zébu, doit aussi être classée. Elle est la seule partie de la viande que la
famille organisatrice se distribuera après la cérémonie. Les morceaux de viande
pour le repas sacrificiel doivent être triés par un spécialiste. Ces parties
sont : la bosse, la langue, le foie, l’intestin grêle, le filet, les rognons.
Elles seront préparées et cuites à part pour être offertes sur l’autel. Ils
sont tous triés du côté droit de l’animal. Les cuisiniers les font cuire dans
une seule et même marmite. Quand ces morceaux sont préparés, le bouillon
s’appelle « Rôntsôrontsôroño».
Ensuite, il faut laisser quelques
parties en vue de l’extraction des morceaux destinés aux invités qui ont
participé financièrement. Ce sont les « sôroñ’afo ». D’ailleurs
tous les invités qui ont versé la participation financière, comme nous l’avons
déjà dit, devront recevoir des morceaux de viande. Enfin, tous les restes sont
hachés et cuits dans de grosses marmites en prévoyance du bouillon des assistantes.
Durant le dépeçage du zébu, la
consommation des boissons continue. Quand tout est fini, c’est-à-dire toute la
viande de ce zébu est déjà tranchée selon la division de façon rituelle, le
porte-parole se lève pour annoncer le deuxième discours du partage de la
parole. C’est un discours qui demande aux assistants de témoigner de la
patience d’attendre le repas que d’ores et déjà les cuisiniers sont en train de
préparer. Le discours doit être toujours accompagné d’offrande de boisson.
D’une manière générale, selon la coutume betsimisaraka voire la coutume
malgache, les boissons ne seront pas consommées sans discours.
L’attente du repas s’avère une
période plus longue dans cette cérémonie. Cependant, les chants, la danse
folklorique, le jijy (poésie chantée), alternés de
musique moderne, sont entendus partout dans le campement. De l’autre coté, les
vieillards entre eux, abordent des sujets de discussion. Les enfants s’amusent
autour du lieu. La distribution de vin de canne à sucre par des responsables se
poursuit entre chaque tête des invités. Les distributeurs utilisent leur
rhétorique pour que tout le monde (sauf les enfants) prenne le cornet de
ravenala appelé sôro-dravina pour boire ces
boissons.
Quand le dépeçage de la viande
pour les tranches de la participation financière appelée « safindrin-kena » ou « didin-kena » est prêt, le secrétaire
consulte son cahier et appelle les noms de ceux qui ont contribué à la
participation. Il signale le nombre de tranche de la viande qui leur revient.
Les jeunes, affectés à cette fonction, les apportent à leurs destinataires
respectifs. Après avoir lu tous les noms inscrits, le secrétaire annonce encore,
en parlant à haute voix, que ceux qui n’ont pas reçu leur part, il faut qu’ils
viennent nous réclamer.
Parallèlement à la distribution
de ces tranches de viande, les femmes préparent les lambaña61 et les sôroko62 avec des
jeunes feuilles de ravenala appelées en dialecte local ravim-bao ou vilôlon-dravina. Tout le repas sera servi sur et avec ces feuilles de
ravenala. Maintenant, comme nous vivons dans le monde moderne, d’après notre enquête
et notre présence lors de ce rite, on peut utiliser des cuillères au lieu
d’utiliser de Ravenala car la culture développe selon le temps que nous vivons.
E-LE REPAS SUR L’AUTEL, « LOKAM-BATO »
Avant
le repas des assistants, les cuisiniers préparent d’abord celui de Dieu et des
ancêtres. Quand les morceaux de qualité pour le repas des ancêtres sont bien
cuits, on procède à l’invocation au
repas cuit, jôro hani-masaka, sur l’autel sacrificiel. A ce propos, Pascal LAHADY l’appelle « jôro sur le cuit ou offrande sacrificielle ». On met du riz
cuit sur l’autel sacrificiel appelé lokam-bato et on place aux bords et autour du repas ces morceaux de
qualité de viande. Il est à signaler que ces derniers sont pris du côté droit
du zébu. C’est la même chose pour la nappe en feuille de ravenala sur laquelle
se sert le repas des ancêtres ; elle est aussi prise dans le côté droit du
ravenala. On l’appelle havanan-dravina.
Alors que, dans l’usage
ordinaire, comme d’habitude, on utilise le côté droit pour préparer le sôroko, « la cuillère en ravenala »,
parce qu’il est un peu rigide par rapport à son côté gauche. Ce dernier est utilisé pour servir le
repas, et c’est avec la partie gauche qu’on sert le repas collectif.
Voici un exemplaire d’autel lors
de partage de bien à Maevatanana

Quand le repas sur l’autel est prêt,
l’officiant s’approche de l’autel pour la deuxième invocation sacrée qui
s’appelle « jôro hani-masaka », l’invocation après cuisson. Il se lève avec
deux personnes âgées. Pareillement au cas de l’offrande du zébu, l’officiant invoque
encore le Dieu et les ancêtres pour venir manger les repas cuits. Mais, cela ne
du repas longtemps, c’est-à-dire il ne cite pas tous les noms de tombeaux et
des ancêtres. Il fait une invocation globale. Etant donné que dans l’invocation
de l’offrande du zébu au défunt, il a déjà demandé aux ancêtres d’attendre le
repas et de rester jusqu’à la fin de la cérémonie. C’est pourquoi que
l’officiant ici ne fait que les inviter à manger le repas prêt sur l’autel.
Cette dernière invocation est souvent assistée par les notables seulement.
Cela est confirmé par cette citation
de Pascal LAHADY:
« Souvent, très peu de gens vont
à la nappe de pierre où l’on a déposé l’offrande mais au moment de l’invocation
sacrée, tout le monde garde le silence. »63
Comme d’habitude, l’officiant,
comme lors de l’offrande du zébu, après avoir ôté son chapeau, lance encore des
appels de Dieu et des ancêtres:
« Nous vous invoquons Dieu d’en
haut, Dieu d’en bas, vous les ancêtres. »64
Voici quelques vers d’une invocation
après cuisson prononcé par
MAZY Albert, lors du partage de
biens du défunt MAKAMPA :
« Vous avez entendu, vous ceux
d’Anjia, surtout vous, ceux d’Antsahamaigny, ceux d’Analaravina, sans
discrimination.
Ce repas sur la nappe n’est pas
pour une seule personne. Voici le repas préparé. Je vous invite à venir manger.
[...]. Le zébu appartient à MAKAMPA mais le repas préparé, le repas sur la
nappe appartient à tout le monde. Vous avez tous entendu. Il n’y a pas
d’exception, il n’y a pas de discrimination. D’après ce que j’ai dit tout à
l’heure, lorsque je frappais sur le zébu, comme nous, veuillez attendre le
repas. Nous ne pourrons pas citer tous les noms des tombeaux. Alors, mangez
tous ! [...]. Après avoir mangé, retournez chez vous. Alors voici ce repas !
Là-haut, la terre au dessus du ciel, en haut, au Sud, à l’Ouest, au Nord; aussi
bien à l’Est, au milieu de la terre; ceux qui sont appelés ou ceux qui ne sont
pas appelés. Venez manger le repas préparé.
F-LE REPAS COLLECTIF
Durant l’offrande du repas sur l’autel,
les cuisiniers commencent à préparer le repas collectif. Ils font venir tous
les assistants pour s’asseoir les uns à côté des autres de manière à former de longues
lignes facilitant les activités des serveurs. Tous les riz cuits sont déjà
enveloppés dans des feuilles de ravenala depuis le matin. Une enveloppe de riz
cuit suffit pour quatre personnes. En
général, les rangées du repas sont au nombre de quatre et elles se divisent en
deux classes : il y a des rangées de notables appelées lambaña lohan-driaña où sont assis les personnes âgées
du même village, les fonctionnaires de l’Etat et quelques têtes des invités et
des rangées pour la masse populaire appelées lambaña sarambabe.
Correspondant à ces deux classes
des rangées, les serveurs se divisent aussi en deux, certains servent le repas
des notables et d’autres s’occupent de la masse. Les jeunes filles cuisinières
distribuent les enveloppes du riz cuit. On les appelle foñaosam-bary masaka.
Tandis que les jeunes garçons en
apportant la grande soubique, viennent distribuer les morceaux de la viande
cuite et le bouillon. Le bouillon est mis dans le lepolepo. Pour faire la
distribution de la viande cuite appelée andrasa, ils donnent
d’abord à chacun deux morceaux. S’il en reste encore, ils reviennent pour
ajouter un ou deux morceaux jusqu’à ce que tous les morceaux soient épuisés. Pour
ce qui est de l’emplacement rituel, les rangées des notables se trouvent auprès
et à l’Ouest de l’autel. Derrière eux s’arrangent les rangées des
assistants. Selon l’usage betsimisaraka, les enfants ne prennent jamais le
repas avant leurs parents, ici ce sont les notables qui, en tant que parents,
mangent les premiers. Avant cela, il faut qu’il y ait quelqu’un de la famille
organisatrice qui parle à haute voix en disant : « Prenez la cuillère et que
chacun mange ! ». Aussitôt après, tout le monde prend le repas. Dans une
cérémonie comme telle, tant que quelqu’un continue à manger, personne n’ose pas
quitter ce lieu sur lequel elle s’est assise. Après le repas collectif, l’officiant prend de
l’eau, qu’il va la rependre en direction de l’autel sur le repas des ancêtres
pour chasser ces derniers. Il affirme en même temps : « Le Dieu ne mange pas
lentement, que ceux d’en haut, retournent en haut, ceux d’en bas retournent en
bas. Les jeunes se précipitent pour prendre les bons morceaux de viande posés
sur l’autel. D’après nos informations sur terrain, toutes les choses posées sur
l’autel deviennent fades car les ancêtres s’emparent de leurs goûts.
G- LA
CLOTURE DU RITE
Quand le repas est terminé, même si
les cuisiniers ont déjà mangé, les assistants attendent la clôture de la
cérémonie dans le campement. Ils ne quittent pas ce lieu tant qu’il y a encore
de rite à assumer. Le dernier rite à faire c’est l’accrochage du bucrane du
zébu.
1 -LE RITE
D’ACCROCHAGE DU BUCRANE
Après avoir enlevé le bucrane du zébu
offert, on va l’accrocher au poteau sacrificiel.
Il est porté par un jeune homme
de la lignée féminine en faisant le tour de l’autel sept fois. A ce temps-là,
tous les jeunes garçons font une ovation au bucrane. Il y a quelqu’un qui fait
semblant de monter dessus de cet homme porteur du bucrane en le supposant comme
un vrai zébu méchant. De l’autre côté, les autres jeunes gens chantent et crient
en suivant derrière lui. C’est alors que s’engage une petite compétition entre
les jeunes gens de la lignée féminine pour savoir qui arrivera à saisir le
bucrane et monter l’accrocher au poteau sacrificiel. Durant la tauromachie, les
jeunes garçons de la lignée masculine voulaient empêcher cet homme d’accrocher
le bucrane du zébu. Alors leurs adversaires, les jeunes de la lignée féminine,
résistent pour assumer leur tâche, c’est-à-dire apporter le bucrane jusqu’au
bout accroché au-dessus du poteau sacrificiel. C’est ainsi que le porteur fait
semblant d’être un zébu méchant pour faire peur à ses adversaires. Malgré cette
petite compétition interlignage, quand les sept tours seront finis, les
descendants masculins laisseront quand même les descendants féminins accrocher
ce bucrane. C’est dans ce sens que Fulgence FANONY affirme:
« Dans les cérémonies de
sacrifice du zébu, c’est le seul rôle qui appartient aux descendants de la
lignée féminine, c’est pourquoi il s’y mettent tant d’ardeur. Celui qui arrive
à accrocher le bucrane réclame alors de l’alcool à ceux de la lignée masculine.
Il ne descendra du mât que lorsqu’il sera satisfait de ce qu’on lui apporte.
![]() |
Voici la photo de la cérémonie d’accrochage
de bucrane à Andrasahariagna Maevatanana
L’accrochage du bucrane,
marque l’hachement de la cérémonie
Quand le bucrane de l’animal est
accroché, on peut dire que la cérémonie rituelle dans le campement est finie.
Pour bien terminer, le représentant de l’organisateur annonce le dernier
partage de la parole. On appelle ce discours fafa lapa. Ce mot « fafa lapa » vient de deux mots, « fafana », qui signifie « nettoyer » ou
balayer et « lapa » veut dire palais ou lieu. Son sens littéraire, c’est le «
nettoyage du palais ». Donc il faut nettoyer le campement avant de rentrer. De
plus, c’est la finition du rituel festif qui est l’objet de ce discours. Nous
avons déjà mentionné que durant le rituel festif, il existe trois discours du partage
de la parole qui doivent être prononcés. Ici, le porte-parole remercie tous les
assistants qui sont venus honorer la cérémonie et ont contribué pour la
participation. Ce qui signifie que sans eux le rituel ne serait pas achevé.
Puis, il cède la parole au secrétaire pour annoncer à tout le monde la somme
totale des participations réunies. Il mentionne le nombre de gobelets de riz et
le litre de boissons regroupées, ainsi que tout
l’argent empoché. Enfin, le porte-parole termine son discours pour souhaiter la
santé florissante de tout le monde. Voici sa dernière expression : « Avy nalaka ravin’aôdy masiñy,
nahazo kè hôdy », littéralement : « on est venu
cueillir des feuilles de remède sacrée, on les a bien cueillies au point de
rentrer ». Telle est la conclusion générale du porte-parole. A partir d’aujourd’hui,
le défunt a reçu sa part de richesses. Voilà le remède sacré que ces enfants ont
cueilli, c’est l’achèvement de la cérémonie, et c’est grâce à nous les
assistants, à vous les invités que le rituel festif est bien accompli. Que la
famille organisatrice soit heureuse. Que Dieu et les ancêtres nous aident pour toutes
nos activités.
Après le discours de partage de
la parole, un représentant des invités, comme d’habitude, à son tour, prend la
parole pour répondre à ce premier. Quand tous ces discours sont terminés, les
jeunes servent les boissons. Le rituel festif est fini mais la fête va continuer
au village. Tout le monde se prépare à quitter le campement et rentrer chez
lui. Avant de partir, l’organisateur donne des morceaux de viande à chaque
personne qui était engagée pour la préparation du repas, c’est une sorte de
petite récompense.
Dans l’après midi, quand le rituel
festif est accompli, les gens rentrent au village.
Les jeunes transportent encore
une fois tous les bagages vers le village où habite la famille organisatrice de
la cérémonie. Ce sont presque les familles de l’organisateur qui viennent continuer
la fête dans le village. Les autres vont rentrer chez eux en emportant leur
part de
viande crue appelés ankera. Tous les restes de la viande
(cuites ou crues) sont emportés au
village. Le poitrail tors revient
automatiquement à l’officiant.
En rentrant au village, en état
d’ivresse, les gens crient (mikôro) et chantent
fort. Ils sont tous contents car ils ont assumé leur devoir envers leurs
Ancêtres. C’est ainsi comme
affirme Pascal LAHADY :
« Et la fête continue, la nuit,
jusqu’à l’aube, par des chants et des danses de toutes sortes avec des services
de consommation de toaka. »69
Toutes les familles du défunt s’amusent
toute la nuit. Cette fois-ci, elles préfèrent fêter avec de la musique moderne.
Comme elles sont un peu fatiguées d’avoir chanté et travaillé durant le rituel
festif dans le lieu du sacrifice. La consommation de jus artisanal de canne à
sucre continue toujours. En plus, l’organisateur offre encore des boissons à
ses familles pour manifester sa joie. Cette fois-ci, c’est l’aîné des enfants
du défunt, en tant que chef de l’organisateur, qui fait le partage de la parole
pour offrir ces boissons. C’est une occasion pour les membres de la famille de
se faire une reconnaissance car il existe certains d’entre eux qui ne se
connaissent pas. Surtout les jeunes ont besoin de se reconnaître pour éviter
les incestes.
Le lendemain (dimanche), c’est le
jour pour s’occuper de la tête du zébu. Deux rites existent à ce propos: la
distribution de la tête du zébu et/ou le repas familial ensemble. Le choix
dépend du moyen de l’organisateur. Ce qui signifie que s’il dispose encore du
riz blanc à cuire et de boissons à consommer, il procède à ce deuxième rite. De
plus, c’est une occasion aussi pour la famille de prendre le repas ensemble.
Par contre, si l’organisateur n’a pas de moyen, il dépèce en morceau de viande
pour les distribuer à tous les membres de la famille. Après le repas ou la
distribution de la viande de la tête de zébu, la fête familiale prend sa fin.
Les jeunes vont nettoyer les matériaux utilisés : les grandes marmites, les récipients,
etc. en apportant encore des boissons.
Avant de se séparer, l’aîné des fils du
défunt bénéficiaire du sacrifice prend le discours final. Il remercie d’abord
les membres de la famille (de leurs aides pour ce rituel festif), ensuite il
remercie encore une fois leur présence depuis le samedi soir jusqu’au dimanche
midi. Il leur manifeste sa grande joie d’avoir accompli le partage de biens de
son défunt père. Ainsi, il offre une dernière dame-jeanne de vin de canne à
sucre. Il annonce le discours du partage de la parole concernant ces boissons.
Un représentant des membres de la famille présente répond à la parole. Il
souhaite la vie merveilleuse à l’organisateur. Quand les boissons sont déjà
servies, même s’il y a encore du reste, ceux qui voulaient rentrer peuvent dire
au revoir. C’est toujours cet aîné qui répond au discours de séparation.
Voici un exemple type de ce discours :
« Nous avons envie de vous
demander la permission de rentrer.
Nous voudrions prendre la route
du retour. Nous voulons retournez chez nous. On vous dit au revoir qui ne
signifie jamais une séparation. On vous rend visite à la prochaine fois.
III- LA RAISON DE LA PRATIQUE ET SES VALEURS
CHEZ BETSIMISARAKA SAMBAVA.
Rien ne se produit par hasard. Personne fait une chose pour rien, parce qu’il
fait une chose, parce qu’il y a des raisons bien spécifiques. Tout le monde
doit respecter la croyance des autres. Actuellement, il a des milliers des gens
qui pensent que la pratique de coutume ancestrale est un gaspillage irraisonnable.
Certes, tout le rituel festif est bien motivé,
la raison en est bien déterminée. La raison qui pousse les gens à assumer ce
rituel festif est la corrélation entre la vie des hommes et celle des morts. Ce
qui signifie que l’homme pratique ce rite pour avoir les bénédictions émanant
de Dieu et des ancêtres. Ces bénédictions sont très nécessaires pour la vie des
Betsimisaraka. Avec ce zébu sacrifié. Ils croient que la pratique de cette
coutume ancestrale les permet d’avoir beaucoup d’opportunités lesquelles
amèneront leur vie vers la meilleure.
Les Betsimisaraka ont peur leurs ancêtres car
ils croient que les ancêtres peuvent apporter des malheurs ainsi que des
dangers dans leurs vie s’ils ne respectent et ne pratiquent ce culte ancestral.
D’après eux, le non accomplissement de
ce rite suscite quelques problèmes avec lesquels les gens rencontrent des
difficultés dans leur vie. Ces dangers peuvent être stérilité de leur terre, la maladie des volailles et les autres
élevages.
En plus, ce qui est plus grave, c’est
que les membres de la famille conjugale peuvent être attrapés par une maladie
comme de stérilité, et des maladies quelconques à perpétuée. Toutes ces
calamités sont provoquées par les ancêtres demandeurs de leur part de biens.
Surtout quand ces ancêtres connaissent que cette famille possède le moyen pour
assumer le rite mais elle fait exprès de n’en pas prendre en charge. Il existe
des familles qui refusent de faire le partage de biens de leurs défunts
parents. Ils trouvent que les dépenses pour organiser la cérémonie sont des
dépenses pour rien. En d’autres termes, ils pensent que le rite est un obstacle
au développement de leur vie. Alors qu’ils jouissent de biens de leurs parents.
La vie ne finit pas sur cette terre. Il vaut mieux éviter que soigner. A ce
propos même, le proverbe Malgache nous dit : « Rano saraha-nôsy : alohaloha
miaro. (Les eaux d’un fleuve séparées par une île : elles se mêlent (ou se
rencontreront) un peu plus loin)). L’île correspond à cette mort qui a introduit
la rupture, la séparation (rejet du cadavre). Un certain parcours, les eaux se
rencontrent : de même, après un certain temps, les vivants et les défunts se
retrouvent»
Le Malgache considère que la mort n’est
l’arrêt total de la vie sur terre mais il croit déjà que cette vie se continue
dans le monde de l’au-delà. Il pense que la mort est le passage à la frontière
du monde visible, en d’autres termes, le monde dans lequel vivent les êtres
vivants pour rejoindre celui de l’invisible où habitent Dieu et les ancêtres. Sur ce propos, MANGALAZA la compare à la vie
sur terre quand il y a un nouveau-né ; il faut que ce dernier doive passer de
différents rites afin qu’il puisse devenir un vrai membre de la société
humaine. « En effet, dans la mentalité betsimisaraka, il ne suffit pas de venir
au monde, par exemple, pour avoir ipso facto le statut de membre à part entière
de la communauté des vivants, l’enfant qui vient au monde doit passer par
quelques rites (premier dent de lait, sevrage, premier coup de cheveux,
circoncision, etc.) avant d’être considéré comme faisant réellement partie de
la communauté des vivants. La même indétermination caractérise la vie qui va de
l’inhumation à l’exhumation. Pendant cette période, il y a une sorte de
flottement du défunt qui confère précisément un caractère dangereux : il ne fait
plus partie de la communauté des vivants mais il n’est pas encore réellement
(pour ne pas dire socialement) intégré dans la communauté des ancêtres. »80
Comparé à ceux qui, depuis
longtemps, vivaient sur le plan de l’invisible, le nouveau défunt devient un
nouveau-né. C’est ainsi que pendant l’enterrement, une fois le cadavre est mis
dans la tombe (pour ceux qui enterrent le mort), avant de le recouvrir avant de
fermer la porte du tombeau (pour ceux qui n’enterrent pas le mort), un ancien
aîné du lignage de ce défunt prend le discours. Il offre le mort aux ancêtres qui habitaient depuis
longtemps dans le cimetière.
Il dit souvent : « Pour vous les ancêtres qui
habitent ici dans le cimetière, nous vous amenons X (le nom du défunt), il vous
rejoint. A partir de maintenant, il est à vous, il n’est plus parmi nous. Il
est novice, disons un enfant chez vous, il ne connaît pas les règles qui
existent dans votre communauté. Conseillez-le, éduquez-le pour vivre avec vous.
» La famille vivante de ce défunt doit
effectuer quelques rites d’intégration pour faire entrer ce dernier dans la
nouvelle communauté. Donc, la cérémonie du partage de biens pour le défunt est
une cérémonie d’intégration, une cérémonie qui lève le défunt au véritable rang
d’ancêtre qu’on peut invoquer sans aucun danger. C’est pour cette raison que,
parfois, les Betsimisaraka n’appellent pas le nom du nouveau défunt quand ils invoquent
les ancêtres dans leur vie quotidienne. Ils appellent souvent les ancêtres qui
sont déjà intégrés dans la communauté des morts c’est-à-dire ceux qui sont déjà
passé par la preuve d’intégration (l’exhumation, l’entrée dans le tombeau
ancestral, le partage de biens pour le défunt). Ce qui signifie que les
Betsimisaraka croient qu’il y a une énorme différence entre les défunts qui
sont intégrés sans doute dans la communauté des ancêtres et ceux qui n’ont pas encore eu sa part de richesse.
Les esprits de ceux-ci, d’après MANGALAZA, en tant qu’en quête de fixation, font
peur aux Betsimisaraka, il s’agit des esprits qui viennent en quelque sorte en
marge de la société dans la mesure où ils ne sont plus reconnus par les vivants
et pas encore agréés par les ancêtres. Il affirme même que : « En tant qu’être marginal,
l’esprit d’un défunt non encore exhumé n’est tenu de respecter les règles
sociales. »82 Entre l’enterrement et l’accomplissement du rituel festif, le
défunt est encore en mal d’être, il est à la recherche de son nouveau
certificat d’identité. Pour les Betsimisaraka, le défunt est encore revenant,
appelé par les autochtones Angatra. C’est ainsi
qu’il est difficile de faire le mal aux êtres vivants, surtout à ses familles
car il est pressé pour demander sa part afin qu’il puisse être intégré parmi
les ancêtres bénéfiques. Le partage de biens pour le défunt est aussi une
cérémonie de réconciliation dans laquelle la famille organisatrice et les
ancêtres du lignage se rencontrent. La cérémonie funèbre est un événement de la
séparation, c’est-à-dire les humains pensent que le mort les quitte
définitivement, il n’est plus membre de la société humaine, sa vie n’a aucune communauté
avec les vivants. Tandis que la cérémonie de partage des biens pour le défunt, au
contraire, est un point de rencontre, une retrouvaille. Dans ce
cas, le rituel festif est une fête puisqu’il est question de rencontre et non
de rupture, d’intégration et non de désintégration.
A partir de ce jour, la famille
organisatrice n’a plus d’inquiétude au sujet de sa relation avec ce défunt
parce qu’elle a assumé ses devoirs envers lui. Le défunt a cessé de provoquer
le mal à sa famille vivante parce qu’il a retrouvé son identité ancestrale.
Par le rite du partage de biens,
le défunt accède au monde des ancêtres. Cela est affirmé par Régis E. MANGALAZA
:
« Il ne subira plus le poids du
temps et vivra désormais dans une sorte de pérennité proche de l’éternité. Dans
ce cas, le défunt est« devenu dieu » (nôdy ho Zañahary) dans la mesure où il se
rapproche du monde divin : son existence ne sera plus tissée de ruptures comme
l’est encore celle des vivants ». 83
En général, les Malgaches ont peur d’être
mal enterrés et être rejetés par la société.
D’après les Betsimisaraka, être
mal enterré veut dire, premièrement, dans la veillée funèbre, on n’est pas
assisté par de nombreuses communautés. Cela peut être causé par la mauvaise
conduite perpétuée par cette famille du défunt au sein de la société. Par
exemple, un membre de la société inaugure quelque chose, personne dans cette
famille ne vient; encore quelqu’un est mort dans le quartier, elle n’est pas
venue pour l’assister. Pour le Malgache, ce qui est insupportable, c’est d’être
éloigné du tombeau ancestral c’est-à-dire le cadavre est enterré dans le
cimetière qui n’est pas le sien. C’est en fonction de l’accomplissement de ces
rites dans la veillée funéraire que le défunt est bien accueilli ou non par les
ancêtres.
Quand le défunt est bien enterré, ce qui
signifie que sa famille vivante a assumé tout le rite. Dans la communauté des
ancêtres, ceux-ci sont ravis de le recevoir.
Cela ne signifie nullement pas que ce
défunt n’aura plus besoin d’autres rites pour pouvoir intégrer sans doute dans
la société des morts. Ainsi, le rituel festif du partage de biens pour le
défunt clôture la cérémonie rituelle concernant la mort. D’une manière
générale, le Malgache préfère être rejeté par la société que par la communauté
des morts parce que dans le premier cas, il a l’espoir de survivre quand même.
En plus, il tentera sa vie dans le monde de l’au-delà. Mais, dans ce dernier
cas, il se sent vraiment perdu c’est-à-dire il n’est pas membre de cette
communauté des ancêtres, alors qu’il ne pourra plus retourner sur terre pour
rejoindre les vivants. C’est ce que le Malgache croit que le mort est
absolument mort car il a perdu sa vie éternelle; comme
affirme MANGALAZA: « Il est vrai
que la mort n’est pas bien mais il est plus pire encore d’avoir perdu la
relation avec les vivants que personne ne lui demande la bénédiction, puis on
n’est pas invité dans le rite ainsi qu’on ne reçoit pas des habits. Ainsi, le
défunt est absolument mort car le vivant l’a cessé de lui penser, finalement il
devient un spectre. »84
Certes, dans notre vie pratique, il
semble que les malgaches sont polythéistes. Ils croient à la fois Dieu et de
leurs ancêtres. Mais ils considèrent que leurs ancêtres comme ses portes
paroles ainsi que leurs premiers représentants au près Dieu. Ils sont les médiateurs
choisis par lesquels les descendants en recevant de la bénédiction. Les hommes
transmettent leurs demandes à Dieu par l’intermédiaire des ancêtres. Les
Betsimisaraka considèrent que ces derniers sont les maîtres de la bénédiction
qui méritent d’être honoré et respecté. La puissance des ancêtres ne dépasse
pas celle de Dieu. Même qu’ils respectent ces coutumes ancestrales, ils croient
que le Dieu est le seul maître de la vie. La pratique de ce rite n’empêche pas
le Betsimisaraka d’éloigner Son Créateur. Ils ont même idéologique que les Chrétiens;
c’est-à-dire, ils croient que le Dieu nous a fait don de la vie, du souffle vital.
Il est le Seul qui a le droit de nous retirer ce souffle vital. En plus, ce
rite réconforte la solidarité entre les familles organisatrices et aussi les
communautés locales. Durant de ce dernier, on trouve la solidarité entre eux.
Cela nous montre que la pratique de ce culte ancestral consolide la réciprocité
entre les organisateurs.
Cela nous permet de dire que ce rite a une
grande importance dans notre vie courante. Cette occasion nous montre la
fraternité et la valorisation de Fihavanana que les étrangers ne connaissent
pas. Cette valeur fraternelle met ce rite à sa place importante jusqu’à nos
jours. Le Malgache aime le Fihavanana. Dans leur vie quotidienne, ce dernier
est au-dessus de tous. D’où son proverbe dit : « Mieux vaut perdre de
l’argent plutôt que les différentes catégories de parenté ». Ce proverbe sort
souvent de la bouche du Malgache, devant toutes les circonstances, pour
valoriser le poids de la parenté par rapport à la richesse. La parenté prime
toujours sur la richesse. D’après l’idéologie Malgache, la richesse est
passagère et elle ne vaut rien. Tandis que la parenté est durable. Face à la
difficulté de la vie actuelle, est-ce que ce proverbe est toujours valable? A
ce propos, l’homme rencontre une difficulté de compréhension dans laquelle il a
une tendance à croire le sens inverse de ce proverbe, c’est-à-dire que l’argent
prime la parenté. Il remarque qu’actuellement, c’est l’argent qui détermine la
parenté. Bien plus, quand quelqu’un est riche, les gens s’approchent de lui en
disant qu’il appartient à leur famille. En revanche, s’il est pauvre, personne
ne reconnaît qu’il est parmi les membres de sa famille. Il est certain que
l’argent permet actuellement une organisation collective efficace. Il unit les
forces du travail. Mais quand cet argent est épuisé, les forces du travail sont
aussi épuisées. Donc la valeur de la richesse est éphémère. Tandis que les
forces fournies par la parenté survivent toujours. Comme affirme encore un
dicton Malgache : « firaisan-kina
no hery», « l’union fait la force » ;
l’argent ne fait que seconder l’unité humaine.
Cette union dans la communauté facilite
la réalisation du travail. La solidarité dans la parenté a besoin de
sacralisation. C’est ce que nous réalisons durant les cérémonies rituelles.
Ainsi, il y a tant sacrifice de temps
et de finances à ces cérémonies rituelles pour restructurer la parenté afin que
cette solidarité garde toujours ses forces.
Les aides financières et la
participation en nature contribuées par les communautés sont nécessaires.
Certes, les Betsimisaraka pratiquent ce rite en dépensant beaucoup d’argent et
en sacrifiant leur temps, non seulement pour assumer leur devoir envers les
ancêtres afin qu’ils soient toujours en bonne relation avec eux mais aussi pour
fortifier la solidarité de la parenté. Cette dernière est nécessaire pour leur
vie. Ils veulent être à côté de leurs morts et être en bonne relation avec eux.
Dans la mesure où cette corrélation est bonne, ils croient que leur vie ne
heurte pas à une difficulté. En revanche, si les morts sont en colères, ils
vont se venger contre les vivants. On appelle cette colère « fañadian-drazana », blâme des
ancêtres. Ils nous provoquent fatalement une maladie, une mort prématurée, une
mauvaise production, etc. Pour remédier à cette situation, il faut que nos
Ancêtres soient bien servis pour éviter tous les dangers qui vont se produire.
Cette offre favorisera notre bonne entente avec nos Ancêtres.
L’accomplissement de ce rite permet au
descendant de maintenir leur vie, réussir, jouir, avoir la bonne santé et traduire donc, non seulement l’honneur des
ancêtres et de leur famille et d‘impliquer
aussi surtout le lien indissociable de l’être humain avec Dieu.
En bref, l’accomplissement de ce dernier
marque un respect envers les ancêtres. A partir de moment où cette cérémonie
prend fin, la famille de défunt écarte tous les différents dangers que leurs
ancêtres peuvent provoquer en montrant leurs mécontentements à l’absence de la
pratique de ce dernier. L’achèvement de cette cérémonie marque le commencement
de leur joie et de leur bonheur. D’après dicton Malgache : « le
devoir n’est pas affilié au mauvaise personne ». La pratique de partage de
biens est considérée comme le droit de vivant envers leurs défunts. Un autre
dicton Malgache renforce cela aussi car d’après les Malgaches : « le
bien qu’on fait est un trésor enterré, le mal qu’on fait est un malheur
suspendu. Nous pouvons dire qu’il ya
aucun coté négatif de faire une bonne chose envers les autres. C’est à la fois
apprécié par les trois familles rectangulaires tels que Dieu, nos ancêtres
ainsi que la communauté dans la société où nous vivons. L’amitié ne s’achète
pas. Si les descendants de ce défunt ont bien accompli ses devoirs envers avec
leurs ancêtres, mais ces derniers n’arrivent pas améliorer la vie de ses
failles, en ce mont là, est-il encore nécessaire de faire cette cérémonie coutumière ?
CONCLUSION
Les Betsimisaraka préfère de pratiquer
ce rituel de partage de biens pendant la saison froide. Cette saison est choisie
à cause des plusieurs raisons. Pour la majorité des cérémonies rituelles, la
raison est que durant la saison froide, les cultures agricoles sont récoltées.
Ce rite se fait pendant la saison froide surtout pendant les mois de Juin,
Juillet et Août. Le partage de biens pour le défunt est un rituel festif que
les Betsimisaraka des
quatre régions pratiquent telles que la région Atsinanana, Sofia, Analanjirofo
et ainsi que SAVA. Ces quatre régions célèbrent solennellement ce dernier chaque
année durant la période que nous avons déjà précisé ci-dessus. Il est organisé
par les descendants du défunt. Les organisateurs doivent sacrifier à moins qu’un zébu. De plus, le zébu doit
être sans défaut physique, sinon le sacrifice ne serait pas accepté par les
Ancêtres. La cérémonie rassemble deux communautés qui sortent de deux mondes différents.
C’est pour cela que ce rite tient toujours son importance dans la vie sociale
de Betsimisaraka de Sambava. D’une part, le défunt qui a reçu sa part avec sa
communauté des morts sont contents, car ils ne sont pas oubliés par leur
famille vivante. D’autre part, les organisateurs sont fiers d’avoir assumé leur
devoir envers leurs Ancêtres. D’où cette cérémonie rituelle est considérée
comme une cérémonie de réconciliation par laquelle les hommes et les ancêtres
s’entendent bien. La cérémonie commence le vendredi soir (c’est la veillée
festive), et elle continue le samedi (le jour de l’exécution de tous les rites
y compris l’offrande du zébu). Tout cela se déroule dans le campement
ancestral. Le rite se clôture dans l’après midi du jour par un discours de
remerciement appelé fafalapa.
Cela ne signifie pas qu’elle s’est terminée définitivement, les membres de la
famille organisatrice vont continuer la fête dans leur village jusqu’au
lendemain (dimanche). C’est après avoir distribué ou mangé la viande de la tête
de l’animal le dimanche matin que la cérémonie rituelle prend totalement sa
fin. La réception de la bénédiction venant de leurs ancêtres est l’objectif
final de cette pratique. Cette bénédiction est un réconfort pour la famille organisatrice.
Elle ouvre la voie de sa réussite. A l’inverse, les ancêtres envoient la
malédiction envers leurs descendants à cause de leurs irresponsabilités. L’homme
a besoin de ses Ancêtres dans son existence afin qu’ils puissent accéder à leur
vrai monde. Cette corrélation entre la vie des vivants et celle des ancêtres
demandent la pratique de ce dernier. Ce rite de partage de bien tient toujours son importance dans la vie des
Malgaches surtout dans les quatre régions que nous avons citées ci-dessus. En
plus, en sachant qu’après la mort, l’homme existera encore pour l’éternité. Donc
les Betsimisaraka pensent que la vie au-delà demande de la préparation depuis
sur cette terre. Mais l’accession de cette nouvelle vie demande l’accomplissement
de ce rituel festif du partage de biens pour le défunt. Du coté des organisateurs,
l’accomplissement du rite favorise leurs activités agricoles, leurs élevages, ainsi
que leur santé. La préparation du rite est assez dure aujourd’hui face à la
difficulté de la vie, car les dépenses augmentent. Face à
cette situation, bon nombre de famille organisatrice donne leur part de biens à ses ancêtres d’un seul coup.
Actuellement ; de nombreux organisateurs se mettent d’accord à immoler un
seul zébu pour tout ensemble de morts. D’après eux, il vaut mieux donner leur part
en même temps au lieu de les laisser tomber
et ne finir pas de les oublier. Avec cette idée, on ne risque pas de
faire disparaître cette coutume ancestrale. Face à ces dépenses que nous cités,
est-il encore nécessaire de le pratiquer ? Les Chrétiens n’adhèrent pas et
déprécient cette coutume ancestrale. Mais d’après les pratiquants de ce rite,
les ancêtres sont nos seuls intermédiaires avec Dieu. Ils transmettent nos
messages avec Créateur. En analysant cette structure hiérarchique, ne
bénéficieront-ils de cette vie éternelle? Comment se communiquent-ils alors à
Dieu sans l’intermédiaire des ancêtres ? Je pense que la bonne réponse
serait répondue au moment où la promesse de Dieu est venue. Jusqu’à ce jour,
aucun d’entre eux peuvent donner la réponse sur ce sujet controversable. La
bonne réponse serait connue lors de promesse de 2è retour de Jésus Chris.
TABLES DES MATIERES
INTRODUCTION………………................................................................................................ 1
Situation géographique de la
ville de Samba……………………………………………………….......2
Bref historique de
Betsimisara…..……………………………………………………………………..3
Etymologie du mot
Betsimisarak………………………………………………………………………4
Definitions……………………………..............................................................................................5-6
LES PHASES PREPARATOIRES DE
PARTAGE DE BIENS...…………………………………7
La réunion des familles
organisatrices..................................................................................................7
La répartition des
dépenses………..…………………………………………………………………8
La consultation de Devin-Guérisseur..………………………………………………………………9
Invitation aux assistants de
la cérémonie…….……………………………………………………..10
La participation des
invités...………………………………………………………………………11
LES PREPARATIFS DE LA CEREMONIE…....………………………………………………12
Le rituel de dépôt de
vêtements…..……………………………………………………………12-13
La veille du jour et le cœur
de la cérémonie..…………………………………………………14-16
LES INVOCATIONS
SACREE………………………………………………………………..17
Le rite de battement sur le
zébu (vely omby)…………………………………………………17-19
Le rite de la tenue de la que
de zébu..………………………………………………………..20-21
L’invocation sacrée du zébu
viva……………………………………………………………21-23
Le rite d’invocation à la
cuisson……...……………………………………………………..23-24
Le repas sur
l’autel.........................................………………………………………………25-26
Le repas collectif.………………………………………………………………………………26
LA CLOTURE DE LA CEREMONI..………………………………………………………27
L’accrochage du
bucrane………………………………………………………………….27-28
Le Retour au village………………………………………………………………………….29
LA RAISON DE LA PRATIQUE ET
SES VALEURS CHEZ BETSIMISARAKA SAMBAV30-33
COCLUSION…………........………………………………………………………………34
BIBLIOGRAPHIE
ANDRIAMANJATO (Richard) : Le tsiny et le tody dans la pensée
Malgache, éd.
« Presse Africaine » Mexico, Juillet/Août 1982, 97p.
CAZENEUVE (Jean) : Sociologie de Marcel Mauss.- Paris :PUF, 1968,
132p.
CHABANIS (Christian): La mort un terme ou un commencement?-Paris :
Librairie
Arthène Fayard, 1982, 441p.
DUBOIS (Robert) : L’identité malgache, la tradition des Ancêtres,
éd. Karthala, 2002,
171p. (Préface de Xavier Léon Duffour).
DUBOIS (Robert) : Olombelona, essai sur l’existence personnelle et
collective à
Madagasar.-Paris:Armatta, Paris, 1978, 157p.
FANONY(Fulgence): Fasina, Dynamisme social et le recours à la
tradition, éd. Musée –
17rue du Dr Vallet, Isoraka-Antananarivo, 1975, 394p.
JAOVELO-DZAO (Robert) : Mythes, rites et transes à Madagascar
:Angano, Jôro et
Tromba Sakalava.-Paris : Kathala, 1996, 391p.
LAHADY (Pascal) : Le culte Betsimisaraka et son système symbolique
: sikidy, jôro,
tromba. -Fianarantsoa : Librairie Ambozontany, 1979, 279p.
MANGALAZA (Eugène Regis) : Essai de philosophie Betsimisaraka :
sens du Famadihana.-
Tuléar, 1979, 79p.
MOLET (Louis) : La conception malgache du monde surnaturel et de
l’homme en
Imerina.-Tome 2.-Paris : Harmattan, 1979, 445p.
MORIN (Edgar) et PIATTELLI-PALMARINI (M.) : L’unité de l’homme
:-Pour une anthropologie fondamentale.-Tome 3, éditions du Seuil, 1974, 360p.
MORIN (Edgar) : L’homme et la mort, éditions du Seuil, 1970,
372p.83
POIRIER (Jean) : Civilisation malgache.-Tome2, éd. CUJAS, 1968,
327p.
RAFAMANTANANTSOA (Zafimahery) : La société malgache. – Thèse pour
le doctorat présentée et soutenue le 4 Novembre 1961. Université de Tananarive,
Faculté de
Droit, 450P.
RAZAFINJAJAOBY (Paul) : Le « rasa hariaña » et ses pressuposés
philosophiques.- Toliara, 2000,113p.
RAZAFINTSARA (A): Ny finoana sy ny fombany
(famotopotorana fomban-drazana).-
Tuléar : centre universitaire Régional, 1983, 135p.
ROBIN (Fox) : Anthropologie de la parenté, une analyse de la
consanguinité et de l’alliance, éd. Gallimard 1972 pour la traduction
française, 309p.
TONGASOLO (Patrice): Fomban-drazana Tsimihety, éd. Fianarantsoa1997,
383p.
VAN GENNEP (Arnold): Les rites de passage. -Paris: PICAR, 1981,
288p.
VIG (Lars) : Croyances et mœurs des malgaches : Traduit du
norvégien par E. Fagereng.-
Stavanger : Otto. Chr. Dahl., en mai 1977, 64p.
VIG (Lars) : Les conceptions religieuses des Ancêtres malgaches :
-Traduit de l’allemand par Bruno HUBSCH.-Imprimerie catholique Tananarive,
1973, 72p.
ZIEGLER (Jean) : Les vivants et la mort, éditions du Seuil, 1975,
320p.
Journal de la société des Africaines, Tome II-Fascicule II : « A
Madagascar, anciennes croyances et coutumes » par M.G.GRANDIDIER, Paris, 1932,
pp. 153-207.
Citweb.net/index.html.